«Osez entreprendre dans la dynamique de sortie de crise en vue de la relance et la diversification de l’économie et la création de l’emploi», tel a été le thème de la 2e édition des assises nationales de l’entrepreneuriat au Congo (ANEC) tenue du 16 au 17 juillet 2020. Au cours de ces assises, le ministre d’Etat Gilbert Ondongo, ministre de l’Economie, de l’industrie et du portefeuille a présenté l’état de l’économie mondiale en général et du Congo en particulier. Il a de même montré les principaux éléments de politiques et stratégies du Gouvernement en vue de la sortie de crise et de la relance de l’économie.

Economie mondiale
Pour le ministre d’Etat, l’économie mondiale est dans une passe très difficile, jamais connue depuis que sont élaborés les comptes nationaux et internationaux à travers le monde. Selon la Banque mondiale, le PIB reculera de 5,2% en 2020, autrement dit, le taux de croissance de l’économie mondiale sera de moins de 5,2% en 2020. Les prévisions récentes du FMI affichent un taux de croissance pour l’économie mondiale de -4,9%. A cause de la COVID-19, l’économie mondiale perdra en cette année 2020 l’équivalent des richesses produites en 2019 par la France et l’Italie, soit plus de 4 500 milliards de dollars américains. En juin 2020, on estimait que plus de 100 millions de travailleurs ont perdu leur emploi, soit plus de 40 millions aux Etats-Unis, plus de 20 millions en Afrique. Selon la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement du 11 juin 2020, le commerce mondial des marchandises chuterait en valeur de 20% en 2020 soit environ 4000 milliards de dollars de moins dans le monde.
L’économie du Congo
Le Congo n’est pas resté en marge de ce mouvement mondial. Il a connu un peu plus de 45 jours de confinement strict avec une bonne partie des activités économiques arrêtées et une autre fonctionnant au ralenti. Aujourd’hui certaines activités ne sont toujours pas autorisées à fonctionner. Concernant les conséquences, sur le plan de la croissance économique, selon les prévisions de la BEAC faites au début du mois de juillet, la croissance économique du Congo dans un scenario dit réaliste en 2020 sera de -12, 3%. Selon un scénario dit pessimiste, il sera de -20,4%. En avril 2020, au plein confinement, les activités autorisées avaient chuté de plus de 50%, l’exploitation minière était totalement à l’arrêt : -80% au niveau des services et professions libérales, -59% dans la sous-traitance pétrolière, – 58% dans le commerce des produits dits indispensables, -55% dans les industries agroalimentaires. Du côté des activités non autorisées, il a été enregistré -96% dans l’hôtellerie et la restauration, -95% dans le transport aérien, -92 dans le bâtiment et les travaux publics.

Mesures de stabilisations de l’économie
La relance viendra après la stabilisation. Suivant l’actualité en Europe, en Amérique et en Asie, il est établi que les plans de stabilisation à travers le monde sont venus de deux types d’institutions: les Etats et les banques centrales. En matière d’emploi, il a été question d’encourager le maintien d’emploi pour les entreprises qui étaient restées en activité et de soutenir les entreprises qui avaient réduit ou suspendu leurs activités. Le Congo envisage de stabiliser son économie. Le pays a conclu avec le FMI en date du 11 juillet 2019 un accord qui porte sur la mise en œuvre d’un programme économique et financier pour la période 2019-2022 au titre d’un instrument visant à faciliter le marché de crédit. Dans ce programme, il y a les mesures de stabilité de relance de l’économie. Le Gouvernement a stabilisé son économie à travers deux types de mesures: budgétaires et les interventions du système financier national. L’Etat se propose aussi de réaliser des dépenses dans le cadre de l’exercice budgétaire 2020 au profit des entreprises aussi bien du secteur formel et informel en manque de trésorerie, au profit de ménages en grande difficulté qu’au profit des personnes vulnérables. Le Fonds national de solidarité a été créé de façon formelle comme un compte spécial du trésor avec trois missions: soutenir les entreprises, les aider à se relever à la suite des conséquences néfastes de la COVID-19; composer les pertes de revenus des actifs; apporter de l’aide aux ménages et aux personnes vulnérables. L’instruction budgétaire de 100 milliards a été faite au profit de ce Fonds national de solidarité. L’Etat a décidé et a commencé à réaliser les transferts monétaires directs aux ménages: 100 000 ménages à Brazzaville, 60 mille à Pointe Noire et 40 mille dans le reste du pays. L’Etat se propose de procéder au payement dans les trois mois à venir de la dette intérieure pour un montant de 100 milliards de FCFA.

Jacqueline MAKAYA