L’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE) a organisé, respectivement, à son siège les 15 et 16 juillet 2020 deux réunions de travail sur l’activité postale au Congo. La première journée a été consacrée aux transporteurs interurbains sur la réglementation de l’activité postale et la deuxième rencontre a réuni les opérateurs postaux privés autorisés à exercer dans le domaine postal au Congo avec l’opérateur public, la Société des postes et de l’épargne du Congo (SOPECO). Ces deux réunions ont été présidées par Arnault Dicka, directeur de la régulation postale à l’ARPCE. L’objectif visé était la mise en application des dispositions de la loi 10-2009 du 25 novembre 2009 portant réglementation du secteur postal, et de promouvoir le secteur postal à travers l’accompagnement des différents acteurs du secteur en vue d’assurer l’équilibre du marché.
L’ARPCE a pour missions de contrôler et de suivre les activités des opérateurs évoluant dans le secteur postal. C’est à ce titre que le directeur de la régulation postale a entretenu les participants sur la réglementation postale au Congo. Les transporteurs interurbains ont été sensibilisés et interpellés sur les activités auxquelles qu’ils se livrent axées sur la collecte, l’acheminement et la distribution des colis et courriers. Ces prestations sont uniquement réservées aux opérateurs postaux autorisés par la régulation à exercer ce service. Cette activité est soumise au respect de la réglementation. A leur tour, les opérateurs postaux privés ont été rappelés par le régulateur sur la nécessité du respect de la réglementation, notamment leurs obligations face à la loi et des services à offrir à la population. Ils sont tenus de se mettre en règle. L’article 48 de la loi qui réglemente le secteur postal stipule que l’inobservation des dispositions légales et réglementaires ainsi que des obligations contenues dans le cahier des charges est passible des sanctions administratives prévues par la loi. Sur la base de leurs cahiers des charges, les opérateurs ont, entre autres, obligation d’informer leurs clients et le public sur les horaires d’ouverture des lieux de vente, les conditions de dépôt des envois des colis et courriers.
Un opérateur privé, Euloge Akouala, propriétaire et promoteur de l’agence Exau Business Epress s’est exprimé sur la conformité du cahier des charges. «C’est un rappel à l’ordre sur notre cahier des charges vis-à-vis du régulateur concernant nos obligations. Ce secteur doit être assaini. Nous nous soumettons à la réglementation. C’est vrai qu’il y a beaucoup de faiblesses, je crois qu’il faut les corriger. Ce que le directeur de la régulation a dit, va dans le sens de l’amélioration de la qualité de nos services au bénéfice de nos clients, donc il n’y a aucun mal à cela. Certainement que le régulateur a constaté des défaillances dans notre fonctionnement. Vu les exigences actuelles, cela appelle à un autre financement, il va falloir de nous réinvestir dans l’équipement, dans la formation, on va continuer à discuter».
Pour sa part, Mme Ludovique Mbossa Mabwere, directrice générale de la SOPECO, a rassuré que les services postaux sont bien assurés dans le pays. «Je vous rassure que les services postaux sont assurés dans notre pays. Aujourd’hui, nous avons 42 sites ouverts sur l’ensemble du territoire pour être proche de la population avec des tarifs abordables», a-t-elle dit.
Arnault Dicka a ajouté: «La stratégie principale est déjà de les suivre, de faire les contrôles, de les rappeler à l’ordre et de voir dans quelle mesure les aider à se conformer aux dispositions légales en la matière. Ils doivent s’engager à respecter le cahier des charges qu’ils ont accepté en les signant et d’observer tout ce qui est écrit. En fonction des statistiques, au regard des statistiques de l’année qui vient de s’écouler, en fonction des déclarations des opérateurs postaux privés. Nous sommes à plus d’un milliard et demi de chiffre d’affaires dans le secteur. Nous pensons que si chacun peut respecter son cahier des charges, nous pouvons produire plus que ça. C’est un secteur qui a encore de l’avenir au Congo et qui est vraiment porteur. Les opérateurs doivent payer leurs redevances et rendre le service aux prix raisonnables. La population doit avoir un service de qualité à un coût raisonnable».
La régulation envisage de mettre en place un fonds du service postal universel pour veiller à ce que le service postal fonctionne normalement.

Philippe BANZ