Comme chaque année, de février à mai, les dévots de Sainte Rita de Cascia de toutes les paroisses de l’archidiocèse de Brazzaville concentrent leurs énergies à la prière intense dite «exercices spirituels des Quinze jeudis». Ce moment important est destiné à se replonger dans l’histoire de cette religieuse née au 13e siècle à Roccaporena, petit village de Cascia en Italie.

Les dévots de Sainte Rita de Cascia (Photo d’archives)

Ainsi, samedi 1er février 2025, la Basilique Sainte-Anne du Congo a accueilli des centaines de dévots pour la messe d’ouverture de l’exercice spirituel des Quinze jeudis. Il va s’échelonner sur quatre mois pour se clôturer le 22 mai qui marque la fête patronale de Sainte Rita, date de son envol vers le ciel (le dies natalis). Au cours de cette messe, l’abbé Servais Moumocko Loupeth, aumônier diocésain de la confrérie Sainte Rita de Brazzaville a invité les dévots à une méditation profonde de cet exercice spirituel et à revisiter leur identité chrétienne, sous le thème: «Tous appelés, d’un seul cœur, à construire notre confrérie dans l’espérance» (Aggée 1, 8). Ce thème demeure d’actualité dans l’archidiocèse de Brazzaville, surtout en cette année sainte décrétée par le Pape François, sous le thème «Pèlerins de l’espérance». «En l’an 2000, l’Eglise célébrait le grand Jubilé du second millénaire. En cette année 2025, nous sommes entrés de nouveau dans une Sainte Année jubilaire.

Les responsables des confréries paroissiales à l’école des quinze jeudis

Au cours de ces vingt-cinq années, un même souhait, une même prière habite le projet des papes pour la vie de l’Eglise. Saint Jean-Paul II avait conclu l’Année Sainte par les mots suivants: «Allons de l’avant dans l’espérance». Un nouveau millénaire s’est ouvert devant l’Eglise comme un vaste océan dans lequel s’aventurer, comptant sur le soutien du Christ. «Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit» (Matthieu 28, 19). Ce commandement missionnaire nous introduit dans le troisième millénaire et en même temps nous appelle au même enthousiasme que celui qui a caractérisé les chrétiens de la première heure: nous pouvons compter sur la force de l’Esprit lui-même qui a été répandu à la Pentecôte et qui nous pousse aujourd’hui à reprendre la route, soutenus par l’espérance. Le pape François a mis l’Eglise en marche en ouvrant ce nouveau jubilé par une invitation à la confiance et à la patience car l’espérance ne déçoit pas. Cette tradition jubilaire vieille de 700 ans se produit tous les 25 ans. Le dernier grand jubilé date donc de l’An 2000».
Pour rappel, les exercices spirituels des Quinze jeudis ont pour origine le stigmate de l’épine reçu par Rita au 13e siècle. «Le don de l’épine que Jésus crucifié lui offrit fut assurément une grâce très insolite. Rita la reçut comme la marque visible de l’amour et la passion de son Sauveur. Elle la porta durant les quinze dernières années de sa vie terrestre».
C’est en l’honneur de ces années que fut instituée la pratique des Quinze jeudis observée au cours des quinze semaines qui précèdent le 22 mai, fête de Sainte Rita. Cette dévotion se pratique notamment à Cascia dans son sanctuaire et à Nice dans l’Eglise de l’Annonciation où Sainte Rita est particulièrement honorée Elle se propage de plus en plus et incite les fidèles à recevoir les sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie, à vivre en chrétiens, à méditer, à prier, à servir Dieu et le prochain.

Pascal BIOZI KIMINOU