Il s’est tenu le mardi 4 février 2025, à l’école de Gendarmerie nationale, une formation portant sur deux modules: l’Initiation à l’éthique et à la morale (1er module); et l’élan d’une cohésion au sein de la troupe au regard des relations interpersonnelles (2è module).

Les bénéficiaires ont été une centaine de gendarmes du stage en vue de l’obtention du diplôme de qualification supérieure en Gendarmerie (DQSG1) du 1er degré.
Cette formation qui a eu l’accord du Général Gervais Akouangue, commandant de la Gendarmerie nationale dans l’optique du renforcement de discipline, de l’éthique, de la morale et de la cohésion prônées par le chef suprême des Armées lors du réveillon d’armes du 31 décembre 2024.
Le père Cyriaque Dimanche Mouniengue, prêtre de la Congrégation du Saint Esprit et du Cœur Immaculé de Marie, aumônier national catholique de la Force Publique et titulaire d’un Master d’Etat en sciences humaines de l’université de Strasbourg, a édifié les stagiaires sur les thèmes susmentionnés. Une série de questions posées par les gendarmes stagiaires a suscité un débat sur les deux modules. Profitant de l’occasion, l’aumônier a rappelé au début de la conférence le rôle et l’action de l’aumônerie au sein de la Forcé publique. Cette pastorale est animée de nos jours par l’Eglise catholique, l’Eglise évangélique du Congo et l’armée du salut. En effet, conformément aux normes ecclésiastiques et aux lois et règlements de la République, l’aumônerie de la Force publique est fondée sur une grande expérience de tradition militaire non exclusive, ainsi la présence des aumôniers constitue une Eglise de proximité chargée d’adapter la vision apostolique et éducative de l’Eglise aux besoins spécifiques de la communauté des militaires, gendarmes et policiers. Cette vision peut se caractériser sur plusieurs axes dont les principaux sont: l’accompagnement, l’encadrement moral et éthique, l’assistance sociale et la célébration Eucharistique pour les agents de la Force publique et leurs familles.
Durant le développement du premier module, l’aumônier a rappelé que le terme éthique vient du grec éthos qui signifie «mœurs, habitude» et désigne, selon le Littré, la science de la morale.
Etymologiquement, morale vient du latin moralis, lui-même venant de mores (les mœurs). Traduction par Cicéron, du grec ta èthica: les deux termes désignant ce qui a trait aux mœurs, aux caractères, aux attitudes humaines en général et, en particulier, aux règles de conduite et leurs justifications. La morale réfère un ensemble de valeurs et de principes qui permettent de différencier le bien du mal, le juste de l’injuste, l’acceptable de l’inacceptable, auxquels il faudrait se conformer. L’éthique, quant à elle, n’est pas un ensemble de valeurs ni de principes en particulier. Il s’agit d’une réflexion argumentée en vue du bien agir. Elle propose de s’interroger sur les valeurs morales et les principes moraux qui devraient orienter nos actions, dans différentes situations, dans d’agir conforment à ceux-ci. L’aumônier a mis l’accent sur l’éthique militaire ou éthique de la guerre qui est un ensemble de pratique et de discours visant à guider les Forces armées et leurs membres afin qu’ils agissent de façon conforme à des valeurs et à des normes. Puis il a souligné la doctrine de la guerre juste qui est un modèle de penser et un ensemble de règles de conduite morale définissant à quelle condition la guerre est une action moralement acceptable. La doctrine de la guerre juste peut être divisée sur trois plans: «le jus ad bellum», «jus in bello» et «le Just post bellum» qui trouve sa pensée dans la réflexion de Saint Augustin et de Saint Thomas Dàquin. Dans le second module intitulé: Relations humaines et cohésion en milieu militaire. Les relations humaines peuvent être entachées de plusieurs points de discordes, cependant un bataillon, une unité ou une compagnie doit avoir le sens de la cohésion et de la fraternité. Ce qui nécessite le vivre ensemble des frères d’armes. Sur plusieurs exemples et illustrations, l’aumônier a invité les stagiaires gendarmes à être des artisans de paix devant la loi qu’ils sont censés appliquer.
Au terme des questions suscitées par l’exposé et de faire connaitre aux gendarmes stagiaires l’essence de l’éthique et de la morale, le Directeur du Stage de qualification supérieur de gendarmerie de premier degré, troisième session, le commandant Christian Yvon Foutou Boula, a remercié le colonel Major Romuald Molongo, commandant de l’Ecole de la Gendarmerie nationale pour cette conférence qui a été d’une importance capitale: que dois-je faire pour agir bien et pour éviter le mal? Quelle est la bonne action à poser en tant qu’agent de Force de l’ordre?

Sergella Rosni Keneldy
KOUSSAFOULA
Secrétaire à l’aumônerie militaire