D’origine congolaise, Abel Dibassa vit à Nantes (France) depuis deux décennies. La cinquantaine révolue, il mène en parallèle de son activité professionnelle sa carrière musicale, sans temps mort aucun, entamée à Brazzaville au sein de l’orchestre «Zakala» de Moungali dans les années 80. En cette fin d’année 2025, il sort son deuxième album, «Nitu Ntoto», neuf ans après «Succession».

«Nitu Ntoto» est un opus de quinze titres où s’entremêlent Rumba, Zouk, Blues. Le tout au service de textes profonds, abordant instants présents, humilité, amitié et amour. «Mes chansons naissent souvent de l’instant présent, dans un bar, un marché, une conversation. L’instant agit donc comme un moteur, et de fait, chaque chanson a sa propre identité. Je ne peux chanter un moment de danse de la même façon et avec le même tempo qu’un moment de colère», assure-t-il sans se départir de ce sourire débonnaire qui le caractérise. Si le titre «Fais-moi danser» renvoie au Zouk, «Bénie» – une ode à l’amour – constitue en revanche une Rumba au sens propre.
Pour ce deuxième album, celui qui est passé par l’Afrique de l’Ouest – il a évolué au sein de l’orchestre Swédé – avant de s’installer en France, a pris son temps. C’est qu’il répugne au travail bâclé ou à l’improvisation. Cette exigence, il la tient de ses mentors, Sammy Massamba et Samba Ngo. «On me pose souvent la question de savoir pourquoi neuf ans ont passé entre mon premier album «Succession» et le deuxième, «Nitu Ntoto». Eh bien, la réponse est simple: chaque détail a son importance. Une chanson peut me prendre trois à quatre mois de travail, encore qu’au studio ça peut changer», avance-t-il. Et d’ajouter qu’entre temps il n’a pas chômé. La scène, c’est ce en quoi il excelle. Au point de prévoir un concert sur la terre de ses ancêtres, d’où il tient aussi son acte de naissance artistique.

F.B

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