Telle est l’explication donnée par le ministre de Finances, du budget et du portefeuille public Roger Rigobert Andely à une préoccupation des membres de la Commission économie, finances et contrôle de l’exécution du budget de l’Assemblée nationale lors de son audition relative à l’examen du budget de l’Etat 2022.
«La loi de finances 2022 a été élaborée en cohérence avec d’une part, le programme des réformes économiques et financières de la CEMAC et, d’autre part, le programme économique et financier en cours de négociation avec le FMI.
Le Gouvernement est parvenu à un accord technique avec les services du FMI, au terme de la mission qui s’est déroulée en virtuel à Brazzaville du 7 au 15 octobre et le 4 novembre 2021. Cet accord porte sur un programme économique et financier de trois ans (2022-2024) devant être soutenu par la Facilité élargie de crédit d’un montant de 456 millions de dollars américains. La lettre d’intention et le mémorandum de politiques économiques et financières ont été signés et adressés au FMI.
Il reste l’étape de l’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI. La non signature de l’accord ou la défaisance dans la mise en œuvre de cet accord serait synonyme de l’absence d’un accord avec les autres partenaires techniques et financiers (Banque mondiale et la BAD) qui conditionnent l’octroi des appuis budgétaires par la signature préalable d’un accord avec le FMI.
Dans ce cas de figure, le pays ne bénéficierait pas d’appuis budgétaires. Il faudrait alors chercher des solutions alternatives pour le financement du gap budgétaire. De manière concrète, les marges budgétaires déjà faibles seraient davantage rétrécies, notamment pour faire face aux dépenses de fonctionnement, aux dépenses sociales et aux dépenses d’investissement pour relancer l’économie.
En effet, compte tenu de notre situation d’endettement, sans la caution et l’appui du FMI, l’accès aux financements concessionnels serait plus difficile, le processus de restructuration de la dette serait également plus compliqué et, les conditions financières des nouveaux emprunts risqueraient de se durcir.
Sur le plan budgétaire, les conséquences seraient l’accumulation de la dette intérieure qui affecterait négativement les entreprises et le système bancaire; l’accroissement du poids de la dette publique, sous l’effet conjugué de l’accumulation des arriérés et des emprunts à risque élevé.
Ce cas de figure affecterait la viabilité et la soutenabilité des finances publiques et compromettrait dans une certaine mesure la relance économique. La conclusion d’un accord avec le FMI apparaît fondamentale», expliquait-il.

KAUD