En vue d’aider les ONG qui interviennent dans le domaine de la santé, le développement rural et la protection des droits de l’enfant, François Barateau, l’ambassadeur de France au Congo et des ONG ont signé mardi 14 juillet 2020, date commémorative de la Révolution française, sept conventions de Projets innovants des sociétés civiles et coalitions d’acteurs 2020-20 (PISCCA). La cérémonie s’est déroulée à la Case De gaulle à Brazzaville, en présence du directeur général des Affaires sociales au ministère des Affaires sociales et de l’action humanitaire.

Sur quatorze ONG inscrites sur la liste, selon les critères définis par l’ambassade de France, sept ont été sélectionnées pour la période allant de 2020 à 2021. Elles vont bénéficier d’une enveloppe de 270.000.000 de Fcfa de la part de l’ambassade de France au Congo, afin de développer leurs activités quotidiennes. Il s’agit de l’Association pour le développement du district de Bambama, représentée par Jonas Houtou; l’Association pour la vulgarisation du droit au cœur de la société, représentée par André Mpemba Bouetoumoussa; l’Union départementale des organisations paysannes du Pool, représentée par Boniface Mikissi; l’Association congolaise pour le développement agricole (AGRIDEV), représentée par Justin Bienvenu Moyo; le Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture (REIPER), représenté par Joseph Likibi; l’Ecole spéciale de Moungali, représentée par sœur Brigitte Liyombi; le Centre des mineurs Espace Jarrot de Bacongo, représenté par Corenthin Jedrzejak.
Joseph Likibi a indiqué que le Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture, qui est composé de 22 associations, agit depuis 2003 en faveur de la protection des enfants en République du Congo. Grâce aux différentes spécialisations des structures membres, le REIPER agit dans la protection de l’ensemble des enfants des rues, des jeunes filles en situation de prostitution pour leur survie, des enfants handicapés, autochtones, orphelins et incarcérés. Concernant ce dernier volet, la coordination du REIPER réalise depuis 2014 des activités de grande envergure en leur faveur, avec l’appui de l’Union européenne et l’Agence française de développement (AFD), via le partenariat qui le lie à Triangle génération humanitaire (TGH).
L’intervention du projet PISCCA 2018-2019 auprès des mineurs incarcérés a été jugée très insuffisante au regard des besoins de cette couche de la population, d’autant plus qu’elle ne touche jusqu’ici que des maisons d’arrêt de Brazzaville et de Pointe-Noire.
Ce projet vise à sensibiliser les jeunes contre les violences faites aux femmes, grâce à un outil de sensibilisation conçu dans le cadre du PISCCA 1; gérer les émotions et leurs rapports aux jeunes filles; se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles. Les membres des équipes ASI ONG internationale et du REIPER ayant une grande expérience dans ce domaine et des outils appropriés, assureront des séances de sensibilisation en faveur des enfants en situation de détention.
Corenthin Jedrzejak, coordonnateur de l’Espace Jarrot, a précisé que depuis une vingtaine d’années, le Congo fait face à l’accélération du phénomène des enfants en situation de rupture. Les causes en sont multiples. Elles peuvent être psychologiques, familiales, culturelles ou conjoncturelles. Aujourd’hui, a-t-il dit, les acteurs de la protection de l’enfance s’accordent à dire qu’une des principales causes est la détresse économique dans laquelle se trouve plongées les familles congolaises. «Ce phénomène tend à se renforcer, surtout avec la crise sanitaire due à la covid-19, dont l’ensemble des activités se trouvent au ralenti et que le pays subit de plein fouet les effets de la chute du cours du baril de pétrole. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la relance des activités des couches vulnérables par les maraudes et les enfants du centre d’écoute des mineurs Espace Jarrot basé à Bacongo. Il permettra de prendre en charge leurs besoins alimentaires, sanitaires, vestimentaires, scolaires, ainsi que la formation professionnelle des 27 enfants du centre d’hébergement, Case David», a souligné le coordonnateur de l’Espace Jarrot.
Pour sa part, François Barateau a réaffirmé l’utilité de ce projet qui a pour mission d’améliorer les conditions de vie des enfants en situation de rupture. Car c’est un soutien très important pour un meilleur épanouissement des couches vulnérables en République du Congo.

Pascal BIOZI KIMINOU