Si très souvent les déchets organiques produits dans les sites pétroliers sont dirigés vers des décharges, à Pointe-Noire, ils sont désormais traités pour la fabrication de compost, élément essentiel dans l’agriculture. Découverte.

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Les techniciens

Des engrais bio issus d’une plateforme pétrolière ! Il y a de quoi s’étonner. Pourtant, c’est une réalité irréfutable de la recherche scientifique au Congo. La trouvaille a été présentée le 24 septembre dernier au Ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, lequel ne s’est pas empêché de louer ce travail d’un haut intérêt scientifique et, partant, de tordre le cou au mythe selon lequel production pétrolière rime forcément avec pollution.
La transformation des déchets organiques en compost est assurée par deux machines de compostage utilisées en association avec un procédé mis au point par la société Green Services et la société saint Marinaise B.E.A. productrice des bactéries qui décomposent les déchets.
La première a été mise en service à la base industrielle d’Eni à Pointe-Noire où elle traite les déchets issus des appartements des agents d’ENI Congo ainsi que de la cantine du club pétrolier. L’autre sur le site de Mboundi, district de Hinda, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Pointe-Noire, traite des détritus provenant du site lui-même.
Chacune possède une capacité de traitement de 60 tonnes annuelles. Longtemps considérés comme peu polluants, parce que biodégradables, les déchets organiques ont été négligés, mais il apparaît que les stocks en décomposition sont un foyer de développement de diverses pathologies. Il faut réduire, voire éliminer les incidences environnementales des décharges. C’est donc une réponse optimale toute trouvée aux défis auxquels sont habituellement confrontées les sociétés d’exploitation pétrolières dans le recyclage des déchets des plateformes.
Et c’est dans cette optique que compostage qu’ENI Congo a commencé à développer en 2018 le concept d’économie circulaire à travers le projet «Wastel to value» afin de parvenir à une réussite de la réduction drastique de l’impact environnemental des activités menées par la société par le recyclage du plastique et le bio-traitement des déchets industriels huileux.
C’est dire jusqu’à quel point et à quel rythme tourne la machine du développement durable au sein d’ENI Congo. Au point de grossir la liste des partenaires de la société Green services qui vient de réussir là, son deuxième gros coup écologique au Congo. Green services est en effet la première structure à avoir créé un bio centre où les boues d’hydrocarbures sont transformées en amendants agricoles.
La technique mise au point par des chercheurs de l’Institut de recherches en sciences exactes et naturelles (IRSEN) du Congo, ceux de Saint-Marin et Green Services consiste à assurer un traitement «intégral» des boues d’hydrocarbures par le biais de bactéries naturelles qui digèrent les substances polluantes contenues dans les déchets hydrocarburés.
Des œuvres qui font aujourd’hui de Green services un partenaire sûr dans le cadre de l’innovation technologique et scientifique au point que le ministre Coussou-Mavoungou a récemment ordonné le renforcement de son partenariat avec l’IRSEN.

John NDINGA-NGOMA