Un atelier de validation de l’inventaire du patrimoine culinaire du Congo a eu lieu vendredi 7 octobre 2021 à l’hôtel Marina, à Brazzaville. Sous la direction de M. Bernard Eloko, directeur de cabinet, représentant M. Dieudonné Moyongo, ministre de la Culture et des arts. C’était en présence de M. Ghislain Amédée Moussoungou, directeur des Fouilles archéologiques au ministère de la Culture et des arts, et Mme Fatoumata Marega, représentante de l’UNESCO au Congo.

A l’issue de cet inventaire, le Congo dispose désormais d’un ouvrage et d’éléments audiovisuels qui documentent nos pratiques culinaires.
Dans son mot de bienvenue, M. Ghislain Amédée Moussoungou a fait savoir que «Ce premier inventaire a été rendu possible grâce à l’UNESCO, notre partenaire de tous les temps. Ce travail a eu pour point d’ancrage les localités de Brazzaville et de Kintélé. Au terme de ces recherches, les résultats qui seront présentés aujourd’hui comprennent le Guide du patrimoine culinaire, les fiches d’enquête ou d’inventaire, la production d’un ouvrage de type livre très marquant par des photos en couleur, la production d’un film documentaire qui présente 34 types de mets réalisés dans les localités. C’est l’occasion de saluer notre partenaire, l’UNESCO, qui nous a accompagné, sans oublier ces dames qui ont contribué à réaliser cet art culinaire.»
En effet, les grandes villes africaines aux populations cosmopolites sont aujourd’hui marquées par les mutations des cuisines et l’apparition de mets nouveaux dans l’alimentation. Les grandes villes congolaises n’échappent pas à ces influences de cuisines souvent au détriment de leur propre patrimoine culinaire qui est pourtant reconnu très riche.
M. Bernard Eloko estime que «c’est cette pressante nécessité qui a amené Monsieur le ministre de la Culture et des arts à instruire les services techniques de notre département pour qu’ils réalisent l’inventaire du patrimoine culinaire congolais. Ceci traduit bien la sauvegarde de l’Art culinaire des peuples du Congo hérité de nos devanciers. Ce travail se fait conformément au programme du Gouvernement concernant la culture qui n’est autre que la mise en œuvre de l’axe 7 du projet de société du Président de la République, Son Excellence Monsieur Denis Sassou-Nguesso. Cet axe porte sur la redynamisation de la vie culturelle nationale.
Poursuivant son propos, Bernard Eloko a relevé une très grande tendance à «la mondialisation de l’alimentation» ou, du moins, à l’adoption d’habitudes alimentaires d’emprunt, souvent dictées par les caprices de l’imitation. S’il est vrai que ce patrimoine culinaire doit s’enrichir d’apports exogènes, il n’en demeure pas moins vrai qu’il paraît impérieux de sauvegarder son fonds constitué d’un substrat de mets emblématiques, à l’instar de la mouambe, des mabokés, le ‘’Trois pièces’’, le bouillon Mayi-Mayi ou le saka saka.
Fort de la satisfaction procurée par les résultats obtenus a cours de cette première phase d’inventaire, Bernard Eloko n’a pas caché sa satisfaction car «jusque-là, ce ne sont que les ouvrages venus de l’Occident que l’on utilise. Pourtant, nous avons nos spécificités qu’il faut recenser. Ce n’est qu’un début, l’UNSECO nous a apporté son assistance et le ministère de la Culture ne baissera pas les bras pour prendre le relai afin de pérenniser ces variétés de mets riches en apport nutritif qui se sont imposés dans les restaurants congolais, voire d’ailleurs.»

Victor GUEMBELA