Dans le cadre du projet de renforcement des capacités institutionnelle et opérationnelle des ONG membres du Conseil de concertation des ONG de développement (CCOD) et d’autres réseaux d’organisations de la société civile, une causerie-débat a été organisée, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme le 8 mars 2023 à Brazzaville. «L’autonomisation de la femme», tel a été le thème de cette causerie-débat sous la présidence de Mme Blandine Nkounkou, vice-présidente du CCOD, en présence du staff dirigeant de cette plateforme d’ONG.

La causerie a regroupé près d’une trentaine de femmes venues des différentes organisations non gouvernementales pour être sensibilisées et formées aux capacités à décider soi-même. Elles ont exploré l’impact entre les sexes dans le numérique sur l’élargissement des inégalités économiques et sociales.
Le thème sur l’autonomisation de la femme a été développé par Mme Olga Mireille Kabanabanza, experte des questions de développement. Les participantes, à travers le débat, ont suffisamment été édifiées sur la promotion de la femme qui doit se concrétiser dans les faits. La date du 8 mars n’est pas une fête mais elle marque une lutte. La conférencière après avoir fait l’historique de cette célébration, s’est appesantie sur la définition et la profondeur du concept autonomie qui renvoie, entre autres, à se prendre en charge. L’autonomie fait appel à la responsabilité, a-t-elle dit.
Les femmes peuvent aspirer à l’autonomie au Congo parce que le contexte est favorable au regard de la législation. Plusieurs textes reconnaissent les droits de la femme dans les domaines politique, économique, social et culturel, à l’instar de la Constitution du 25 octobre 2015 qui reconnait le principe d’égalité entre les sexes. Celle-ci stipule en son article 17 que «la femme a les mêmes droits que l’homme. La loi garantit la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives et administratives».
Pour l’objectif de l’autonomisation de la femme, a souligné la conférencière, il faut savoir se dégagé des priorités et s’investir dans leur réalisation. Pour y parvenir, il faut observer certaines règles: «Soyez déterminé, ne vous sous-estimez pas, être soi-même disponible, soyez compétentes, apprendre de ses erreurs, savoir travailler avec les autres, prendre des risques, avoir de l’audace. Se former, c’est accepter d’être accompagné où d’être coaché. L’observation sur l’équité a encore un long chemin à faire».
Sur le choix du thème retenu, Mme Blandine Nkounkou, a déclaré que la femme ne doit pas être l’esclave de l’homme, elle ne doit pas non plus être une charge pour l’homme. «Si on se réfère à la Bible, la femme est une aide de l’homme. Tout ce que nous pouvons faire, la femme doit apporter son ajout sur tout ce que l’homme doit faire. La femme doit s’organiser pour subvenir à ses besoins et à ceux de la communauté. La Journée internationale de la femme n’est pas une fête où nous souhaitons boire, nous voulons envoyer nos maris à la cuisine, c’est plutôt revendiquer nos droits».
A la fin de la causerie-débat, il a été relevé que malgré tous les efforts, le pays se trouve toujours confronté à de nombreuses difficultés à promouvoir le statut de la femme et surtout à intégrer de façon systématique le genre dans le processus de planification et de programmation du développement.

Philippe BANZ