C’est sous le thème: «Education non formelle: enjeux et défis pour l’Office international de l’enseignement catholique de l’Afrique centrale» (OIEC) que se sont tenues, du 26 au 31 mai 2025, au Centre interdiocésain des œuvres (CIO), à Brazzaville, les assises du Conseil technique de l’école catholique en Afrique centrale et de l’assemblée générale. A l’issue de ces assises, un communiqué final a été lu, dont voici la teneur.

Convoqué par notes de service n° 005/C.E.C./CEEDUC/SG25-SR et 06/C.E.C./CEEDUC/SG25-SR du 25 avril 2025, les travaux du Conseil technique de l’Ecole catholique et de l’Assemblée générale de l’OIEC-Afrique Centrale ont commencé ce mardi 27 mai 2025.
Après la prière d’ouverture, M Raoul Sika, modérateur du jour, a souhaité la bienvenue à tous les participants. Dans la foulée, il a présenté le thème de cette rencontre, à savoir: «Education non formelle: enjeux et défis pour l’Enseignement catholique au Congo».
Les participants ont eu droit à trois allocutions, à savoir: le mot de bienvenue de la révérende sœur Agnès Clarisse Nkourissa, secrétaire générale de la CEEDUC, secrétaire générale de l’OIEC Afrique, l’allocution de circonstance du président de l’OIEC Afrique et le mot d’ouverture du président de la CEEDUC, Mgr Daniel Nzika, évêque d’Impfondo.
Prenant la parole en premier, la sœur Agnès Clarisse Nkourissa a remercié tous les participants d’avoir accepté de prendre part à ces assises qui constituent un rendez-vous du donner et du recevoir. Elle a rappelé la devise de l’école catholique: «Eduquer, enseigner et évangéliser». L’école catholique, a-t-elle poursuivi, a des défis à relever par le dialogue, sachant que l’éducation non formelle est une alternative de réussite. La sœur a remercié tous les participants d’avoir accepté de prendre part à ces assises car, malgré nos diversités, nos défis sont semblables.
Pour sa part, l’abbé Ndjenng Afang Fernando Ignacio Ondo, président de l’OIEC Afrique, a remercié la Conférence épiscopale du Congo d’avoir accepté la tenue de ces travaux en terre congolaise. Il a, par la suite, salué la célébration de la journée Internationale de l’Enseignement catholique tout en mettant en relief la mission fondamentale de l’OIEC: promouvoir le projet Educatif d’inspiration Catholique, promouvoir la création des organisations éducatives, servir de réseaux d’échanges.
Mgr Daniel Nzika, dans son allocution d’ouverture, a souhaité une cordiale bienvenue au siège de la conférence Episcopale du Congo, à l’occasion de l’ouverture officielle de ce que,0 nous appelons aujourd’hui «les assises de Brazzaville». Selon Mgr, l’Eglise considère les éducateurs comme des collaborateurs importants, partageant avec elle une grande part de responsabilité. Poursuivant son propos, Mgr a fait savoir qu’au regard de la situation de la mise en œuvre de l’éducation non formelle, les enjeux qui nous attendent sont de taille et l’Eglise catholique en ce qu’elle est experte, Mère et Educatrice ne pourra s’en départir, car il est peu de défis qui soient plus exaltants que celui d’instruire. Sur ce, il a déclaré ouvertes les assises de Brazzaville.
Après la cérémonie d’ouverture, le modérateur a fait la présentation des délégations et des personnalités.
Avant de poursuivre les travaux, les participants ont eu une pause-café.
A la reprise, les conseillers ont eu droit à quatre (4) conférences:
– Education non formelle et son rôle dans l’apprentissage tout au long de la vie, par Docteur Mechtilde Mpolo, déléguée de l’IGEPPSA;
– Education non formelle : atout, alternative et/ou complément à l’éducation formelle dans le processus d’apprentissage tout au long de la vie d’un individu, par Etienne Koulakoumouna, professeur associé;
– Projet école verte, bilan et perspectives, par Bernard Kouba, Ingénieur, Agronome
– La digitalisation: un des piliers pour une meilleure gouvernance scolaire, par l’équipe de Congo-Télécom
Madame la représentante de l’IGEPPSA a plongé l’auditoire dans l’univers de l’éducation non formelle, afin de découvrir en quoi celle-ci peut être bénéfique dans le processus d’apprentissage tout le long de la vie des individus. Pour elle, l’Education non formelle désigne toutes les formes d’apprentissage qui se déroulent hors du cadre institutionnel traditionnel comme les écoles et les universités.
L’Education non formelle représente un pilier fondamental mais souvent sous-estimé de nos systèmes éducatifs.
Pour le deuxième conférencier, l’Education non formelle n’est pas réservée aux marginalisés, aux déscolarisés, à ceux qui ont décroché. Elle est une réponse aux mutations sociétales actuelles. Il faut une reconnaissance mutuelle et une intégration durable dans le processus d’apprentissage. Avant de suivre les deux conférences restantes, est intervenue la pause-déjeuner.
De retour dans la salle, les conseillers ont suivi monsieur Bernard Kouba qui a commencé par faire la genèse du projet «Ecole verte» qui a vu le jour en 2017 à Djambala, pendant le conseil national de l’Enseignement catholique. Dans son exposé, l’orateur a fait état des trois principaux volets composant le projet école verte, à savoir:
– l’hygiène et l’assainissement;
– l’Education à la culture environnementale;
– L’initiation à la production agricole.
Il est important de noter que le projet école verte obéit aux recommandations de l’Eglise et à celles de l’UNESCO, particulièrement sur la promotion des écoles saines garantissant la santé des élèves, des personnels actifs et administratifs.
A propos de la dernière conférence du jour, l’exposant a mis en exergue les enjeux de la digitalisation dans l’éducation. Il a énuméré les avantages concrets de la digitalisation qui sont: l’efficacité, la communication et la transparence, piliers d’une meilleure gouvernance scolaire.
Toutefois, a poursuivi l’orateur, les obstacles se dressent sur la mise en œuvre de la digitalisation. La difficulté réside dans les réticences affichées par les gestionnaires des écoles qui n’ont pas assez de formation requise sur le numérique. Dans beaucoup d’écoles, le problème de la logistique se pose avec acuité.
Ces différentes communications ont suscité des échanges au terme desquels la journée a pris fin.
Le 28 mai 2025, les conseillers ont visité quelques établissements de l’école catholique de l’Archidiocèse de Brazzaville. Il s’agit de:
– Brazzaville centre: Bienheureuse Marie de la passion, Anne Marie Javouhey, Institut des jeunes sourds;
– Brazzaville Sud: Notre Dame de la confiance;
– Brazzaville Nord: école spéciale dix maisons, école des métiers de la pharmacie.
Les six (6) établissements visités ont réservé un accueil chaleureux digne d’éloges. Les conseillers ont vécu une expérience particulière à l’école des métiers de la pharmacie où ils ont suivi les pratiques des examens et des soins infirmiers dans les ateliers.
De la célébration de la journée internationale de l’enseignement catholique.
La journée a commencé par la prière dite par Mgr Daniel Nzika, évêque d’Impfondo et président de la CEEDUC. Après la prière, M. Raoul Sika, modérateur de la cérémonie, a circonscrit le double évènement du jour, à savoir: l’ascension du Seigneur et la journée internationale de l’enseignement catholique. Il a par la suite fait la présentation du conférencier, l’abbé Ndjenng Afang Fernando Ignacio Ondo.
Avant de commencer son exposé, l’abbé Ndjenng Afang Fernando Ignacio Ondo Fernando a salué les autorités ecclésiales et les responsables de l’Ecole Catholique du Congo Brazzaville.
Le thème de sa conférence a porté sur le «Pacte Educatif Africain». Pour l’orateur, parler du Pacte, c’est parler des accords, du dialogue et de la synodalité dans l’éducation. Ce pacte s’articule autour de sept (7) points:
1. Mettre la personne au centre de tout processus éducatif;
2. Ecouter les jeunes générations;
3. Promouvoir la femme en favorisant la pleine participation des fillettes et des adolescentes à l’instruction;
4. Responsabiliser la famille comme premier et indispensable sujet éducateur;
5. Ouvrir l’accueil aux plus vulnérables et marginalisés;
6. Renouveler l’économie et la politique;
7. Prendre soin de la maison commune.
Il a terminé en souhaitant le renforcement du rôle de la théologie dans l’éducation. Les écoles doivent être accessibles à tous même pour ceux qui n’ont pas de moyens, c’est la gestion synodale des écoles.
L’évènement suivant était la célébration eucharistique relative à cette journée. Dans son homélie, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville et président de la Conférence épiscopale du Congo, a relevé que l’ascension du Seigneur constitue un double mouvement: la montée du Christ et l’envoi de ses apôtres en mission d’évangélisation. A l’image des apôtres les enseignants de l’école catholique sont eux aussi envoyés pour perpétuer ce mandat missionnaire car l’enseignement catholique est la recherche de l’ascension de l’homme. C’est pourquoi l’Eglise doit continuer à investir dans la formation de ses enseignants, améliorer les infrastructures, adapter les programmes aux justes besoins de la société, tout en restant toujours fidèles à notre identité catholique.
Après la messe, les enseignants se sont retrouvés à la place mariale pour le repas.
Initialement prévue le 30 mai 2025, l’Assemblée générale s’est ouverte le 29 mai dans l’après-midi.
Lors des travaux, les participants ont suivi les communications des directeurs nationaux et secrétaires généraux qui ont porté sur le fonctionnement de leurs écoles. Il ressort de ces communications beaucoup de points identiques.
Le lendemain, ils ont abordé le point sur les finances. A l’unanimité ils ont constaté que les cotisations annuelles par pays n’ont pas été effectives. Le montant des cotisations qui s’élèvent à 300.000F a été maintenu jusqu’à nouvel avis. Ils ont suggéré qu’une réflexion soit menée pour financer les structures.
Parlant de la digitalisation, les participants ont émis des réserves sur sa mise en œuvre, compte tenu des problèmes d’électricité et d’internet dans nos pays.
De leur côté, les directeurs diocésains ont fait tour à tour la radioscopie de leurs structures. On a donc suivi les DDEC d’Owando, de Dolisie, de Gamboma, d’Impfondo, de Ouesso, de Kinkala, de Nkayi, de Brazzaville et celui de Pointe-Noire. Il ressort de leurs interventions qu’en dehors des diocèses de Brazzaville et de Kinkala, les activités non formelles sont quasi inexistantes.
S’agissant du projet «Ecole verte», tous les diocèses y ont adhéré, bien que le niveau de réalisation ne soit pas le même partout. Il sied de signaler que des actes de vandalisme ont été remarqués dans certains diocèses.
Le Conseil technique de l’Ecole catholique et l’Assemblée générale de l’OIEC-Afrique Centrale se sont achevés le 31 mai 2025 par une cérémonie de clôture présidée par son Excellence Mgr Daniel Nzika.

Fait à Brazzaville, le 31 mai 2025

Les participants

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