Trois fois par semaine, Fernand Sel, Mouidi Beu Monsang et Hugues Bouiti enfilent leurs bottes de pluie et attrapent leurs sacs à dos. Ils partent tôt le matin pour rejoindre les communautés du district sanitaire de Mvoumvou, dans la ville de Pointe-Noire, en République du Congo. L’équipe passera sa journée à faire du porte-à-porte pour vérifier si les familles ne présentent pas de signes de maladie, notamment le paludisme, la tuberculose, le VIH, la malnutrition et la diarrhée, et pour s’assurer que les enfants sont à jour dans leurs vaccinations systématiques.

En tant qu’agents de santé communautaires, Fernand, Mouidi et Hugues jouent un rôle important dans la détection précoce et le traitement de certaines des maladies les plus courantes et potentiellement mortelles en République du Congo. Ils ont été formés pour identifier les signes et les symptômes de ces maladies et pour administrer des tests rapides de paludisme.

Hugues Bouiti, agent de santé communautaire, consulte Mireille à son domicile. Elle souffre de fièvre, de fatigue et d’une perte d’appétit depuis quelques jours. Elle est testée positive au paludisme, alors il lui donne une série de pilules de traitement à prendre et prendra de ses nouvelles dans quelques jours.

Le paludisme reste l’une des principales causes d’hospitalisation et de décès dans le pays, en particulier chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.
«Quand la communauté souffre, ça me fait mal», dit Fernand. «Je suis donc dans la communauté pour aider à améliorer leur santé.»
Chaque travailleur transporte des pilules de traitement du paludisme et d’autres médicaments en vente libre pour traiter les symptômes, tels que la fièvre ou les courbatures. Les cas plus compliqués sont référés à un hôpital ou à un centre de santé à proximité pour des tests et des soins supplémentaires. Les travailleurs fournissent ces services de base gratuitement, dans le cadre du Projet de lutte contre le paludisme en République du Congo, mis en œuvre par Catholic Relief Services en partenariat avec le Ministère de la Santé et de la Population, avec un financement du Fonds mondial.
Une telle détection précoce est essentielle car les gens attendent souvent trop longtemps avant de se faire soigner.

Sarah Mokane s’apprête à dormir avec son fils de 3 mois, Jean Claude, sous une moustiquaire insecticide longue durée chez elle, dans le district sanitaire de Mvoumvou.

«Ce n’est pas très facile d’aller à l’hôpital à cause du coût», explique Mireille Soungou, une membre de la communauté qui a été testée positive au paludisme lors d’une visite des agents de santé communautaires. «Je suis contente de ces visites parce qu’avant je ne le savais pas, j’avais l’occasion de passer un examen et de recevoir gratuitement le traitement contre le paludisme».
Pour réduire davantage le fardeau du paludisme, le Ministère de la Santé, en partenariat avec CRS et d’autres organisations, organise une distribution massive de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action tous les deux ans, en plus de la distribution habituelle aux femmes enceintes lors de leur première consultation prénatale. L’objectif est d’atteindre chaque famille avec au moins une moustiquaire gratuite.
Dans le même temps, les agents de santé communautaires rappellent aux gens les mesures de prévention, telles que l’élimination des eaux stagnantes où les moustiques se reproduisent, la fréquentation des centres de santé lorsque des signes de paludisme apparaissent et le fait de toujours dormir sous les moustiquaires. Les crieurs publics amplifient encore ces messages, en parcourant les communautés avec des mégaphones et en donnant des mini-séances de sensibilisation.
«Si nous parvenons à éradiquer ou à réduire le taux d’infection, cela réduira la morbidité», déclare le médecin-chef du district sanitaire de Mvoumvou, le Dr Livelene Lascard Adjouono. «Nous devons nous débarrasser de l’eau stagnante et nettoyer l’environnement. Les gens doivent venir dès les premiers symptômes pour obtenir un traitement. La campagne de distribution de moustiquaire contribue à faire baisser le taux.

Projet de lutte contre le paludisme au Congo et Renforcement du Système de Santé, 7e Cycle de Financement du Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida, la Tuberculose et le Paludisme (GC7).
L’objectif du projet est de contribuer à l’amélioration de la santé de la population de la République du Congo en réduisant le fardeau humain et socioéconomique du paludisme dans le pays, en mettant l’accent sur:
1. Limiter ou éradiquer les moustiques et autres insectes vecteurs de maladies grâce à la campagne de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée.
2. Mise en place d’une prise en charge des cas de femmes enceintes et d’enfants de moins de 15 ans par les établissements de santé publics et confessionnels.
3. Améliorer la gestion intégrée des cas à l’échelle communautaire.
4. Renforcement du système de santé: le système de santé communautaire, le système d’information Sanitaire, Ressources humaines de la santé, le système de la surveillance épidémiologique , le système du laboratoire national et le Système de la Chaine d’approvisionnement.