Le président Emmanuel Macron souhaite voler au secours du Centre de formation et de recherche en art dramatique (CFRAD)! Cet édifice historique situé en plein centre-ville de la capitale congolaise, est le lieu où le général Charles de Gaulle a organisé, du 30 janvier au 8 février 1944, la «Conférence de Brazzaville». Un lieu qui abritait également une partie des archives historiques de l’ex-Afrique équatoriale française (AEF). Lors de sa récente visite éclair à Brazzaville, le chef de l’Etat français, ayant constaté la précarité dans laquelle se trouve le CFRAD, a exprimé le souhait de le transformer en un mémorial de la France libre.

je me réjouis de l’arrivée prochaine d’une experte technique internationale en culture et patrimoine qui aura pour mission d’appuyer le ministère congolais de la Culture», a affirmé M. Emmanuel Macron le 3 mars dernier à la Case De Gaulle (résidence de l’ambassadeur de France), dans son discours à la communauté française vivant au Congo.
Le CFRAD était rongé par l’érosion à l’origine de l’effondrement en février 2018 d’une partie de sa façade arrière, suite à des pluies torrentielles. Ce qui avait provoqué une indignation quasi-générale.
Le Gouvernement congolais, à travers le ministère de la Culture et des arts, avait sollicité un coup de pouce de la France pour réhabiliter ce vestige de la coopération franco-congolaise. C’est ainsi que, grâce à la convention signée en 2018 par le ministère congolais de la Culture et des arts et l’Ambassade de France, des travaux de confortement ont été réalisés et l’érosion qui menaçait dangereusement ce site historique a été maîtrisée. Une station de numérisation des archives qui s’y trouvaient a été conçue au Cercle culturel Sony Labou Tansi, à Bacongo, le deuxième arrondissement de la capitale congolaise.
La célébration de la fête nationale de la France, le 14 juillet 2020, a été l’occasion choisie par M. François Barateau, ambassadeur de ce pays au Congo, pour remettre, officiellement, à Dieudonné Moyongo, ministre de la Culture et des arts de l’époque, les travaux réalisés sur financement français. Ceci dans le cadre du projet «Préservation et Valorisation du patrimoine mémoriel de la République du Congo».
Mais, en dépit de cette bouée de sauvetage venue de l’hexagone et chiffrée à plus de 300 000 euros (environ 197 millions de F. CFA), le Centre de formation et de recherche en art dramatique n’est pas encore sorti de sa précarité. Ainsi qu’a eu à le constater le président français.
Comme on peut s’en rendre compte, l’annonce de la transformation du CFRAD en un mémorial de la France libre est une pierre lancée dans le jardin des autorités congolaises qui, visiblement, n’ont pas encore pris la mesure de l’importance que revêtent les sites historiques dont nombreux sont aujourd’hui abandonnés à leur triste sort.

Véran Carrhol YANGA