Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi a effectué une tournée africaine du 9 au 13 janvier 2023. Il s’est rendu en Erythrée, au Kenya et aux Comores. C’est pour la deuxième fois que le ministre chinois des Affaires étrangères se rend en Afrique en l’espace d’un mois après le FOCAC (Sommet sino-africain) de Dakar, au Sénégal. Au cours de cette tournée, il a été question de coopération économique, de vaccins contre la COVID-19, mais également des questions de sécurité. L’objectif visé par Pékin a été de renforcer ses liens Est-africains dans un contexte sécuritaire dégradé.
Cette première visite de l’année de la diplomatie chinoise, qui depuis trois décennies, commence traditionnellement ses tournées par l’Afrique, traduit la préoccupation des dirigeants de ce pays, en ce qui concerne la détérioration de la situation sécuritaire dans la Corne de l’Afrique. Les dirigeants chinois militent pour la stabilité de cette partie du monde où leur pays a de vastes intérêts, avec des méga-projets d’infrastructures, mais aussi des autoroutes, des centrales électriques et autres contrats signés dans le cadre du projet des «nouvelles routes de la soie».
Des observateurs voient aussi le signe de l’accent mis sur la diplomatie maritime, l’Océan indien, dans le cas de l’Erythrée, la sécurisation de l’accès à la Mer rouge. Une préoccupation déjà affichée lors de la construction de la première base militaire chinoise à Djibouti en 2017. S’agissant de l’aspect sanitaire, un milliard de doses de vaccins supplémentaires contre la COVID, dont 600 millions sous forme de dons ont été promises par le président chinois à l’occasion du dernier sommet Chine-Afrique. Pékin entend contribuer à la construction d’une grande muraille immunitaire, au bouclier sanitaire des pays en développement. Notamment via un soutien aux transferts de technologies et à la création d’usines de vaccins communes sur le continent.
L’Union africaine s’est fixée pour objectif de vacciner 60% du continent d’ici à la fin de cette année, notamment via les vaccins chinois. Malgré l’incertitude Omicron sur le nombre de doses de rappel nécessaire pour se protéger de la maladie.

Alain-Patrick MASSAMBA