La communauté internationale s’inquiète de la situation en Côte d’Ivoire après la présidentielle du samedi 31 octobre dernier qui s’est soldée par la réélection à plus de 94% de voix du président Ouattara pour un troisième mandat contesté. Les maisons des principaux opposants, notamment la résidence d’Henri Konan Bédié, Assoa Adou, etc. sont bouclées par les forces de l’ordre. En dehors des frontières ivoiriennes, plusieurs organisations et pays observent la situation avec préoccupation, et appellent au dialogue et à l’apaisement. Le gouvernement a saisi la justice suite au mouvement de désobéissance civile lancé par l’opposition et la création d’un Conseil national de transition (CNT). La police est déployée devant les domiciles de plusieurs leaders de l’opposition.

Les gendarmes ont complètement encerclé la maison. Ils ont pris part tout autour du domicile. Ils ne nous ont rien dit des raisons pour lesquelles ils venaient», a témoigné Angeline Kili, l’épouse du leader du FPI Pascal Affi N’Guessan. Témoignage similaire d’Assoa Adou lui aussi du FPI : «Deux cargos de gendarmes viennent d’arriver devant mon portail. Ils ne sont pas encore descendus, mais ils se sont positionnés juste devant le portail.». Pareil autour de la maison d’Albert Toikeusse Mabri, dont le dossier de candidature avait été recalé pour cette présidentielle.
L’Union européenne «prend note de l’annonce des résultats provisoires» de l’élection, tout en faisant part de sa «vive préoccupation concernant les tensions, provocations et incitations à la haine» autour de ce scrutin. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, explique attendre «de l’ensemble des parties prenantes» un apaisement du climat et une reprise du dialogue, dans un communiqué publié ce mardi matin, avant même que la résidence de l’opposant Henri Konan Bédié soit encerclée par les forces de l’ordre.
Apaisement, ouverture, réconciliation… C’est aussi ce que demande le président français Emmanuel Macron à Alassane Ouattara, lors d’un appel téléphonique révélé cette semaine. L’Elysée prend bien soin de préciser que cet appel a eu lieu dimanche soir, au lendemain de la tenue du scrutin, à un moment où il n’y avait pas encore d’indications sur les résultats de l’élection, mais des indications sur les conditions dans lesquelles le vote s’était déroulé. Sur ce point, la présidence française fait part de «quelques inquiétudes» et précise que ses messages ne s’adressent pas qu’au camp sortant, mais aussi à l’opposition.
Enfin, au sein de l’Union africaine, on parle d’inquiétudes «réelles», les propositions à faire aux différentes parties pour apaiser les tensions y seraient à l’étude.

Gaule D’AMBERT