Face à la progression de la pandémie de COVID-19, les deux chambres du Parlement ont procédé le 22 janvier dernier à la prorogation de l’état d’urgence sanitaire en République du Congo, pour une période de vingt jours supplémentaires, conformément à la Constitution. Cette prorogation intervient après avis du Comité des experts et au terme de l’évolution des mesures prises par le Gouvernement devant l’avancée de la COVID-19.

La prorogation de l’état d’urgence sanitaire en vigueur arrivait à terme le 25 janvier 2021. C’est la quinzième prorogation du genre.

L’augmentation des cas inquiète
La situation épidémiologique au Congo fait ressortir un rebond de l’épidémie. En décembre 2020, les principaux indicateurs du suivi épidémiologique de la COVID-19 se sont dégradés. Le taux de positivité avoisinait 10% contre un peu plus de 5% en novembre, ce qui place notre pays au-dessus de certains Etats qui connaissent également une recrudescence de la pandémie. Le nombre de morts s’est élevé à 17 contre 2 en novembre et 3 en octobre.
Pendant les deux premières semaines de janvier 2021, le ministère de la Santé a recensé 578 personnes nouvellement contaminées, dont 116 hospitalisées dans des structures publiques, et 7 décès supplémentaires ont été déplorés.

pct
Dolisie sera-t-elle un nouveau cluster?

Les deux principales structures hospitalières de traitement des malades de COVID-19 (la clinique Léyono à Brazzaville et le centre Marie Madeleine Mouissou à Pointe-Noire) sont aujourd’hui saturés.
«Le 19 janvier, on a comptabilisé 32 patients graves à Léyono pour une capacité opérationnelle de 22 lits et 41 malades à Mouissou qui compte 43 lits opérationnels. Un débordement des structures sanitaires publiques de Brazzaville et de Pointe-Noire est à craindre dans les prochains jours», indique le communiqué de la Coordination nationale à l’issue de sa réunion du 21 janvier dernier.
Le département de Brazzaville compte 65% du total des contaminations, suivi par Pointe-Noire, avec 27%. Brazzaville et Pointe-Noire sont probablement entrées dans une deuxième vague de contamination. Les autres départements ont connu une circulation du virus principalement dûe à l’arrivée de personnes venues y travailler.
«Ces données alarmantes sont caractéristiques de la réalité de la survenance d’une deuxième vague dans notre pays. La Coordination nationale déplore un relâchement général des populations et même des responsables, dans le respect des règles de distanciation physique et dans le port du masque».
Selon le dernier rapport de la Coordination nationale, l’épidémie de COVID-19, 7.887 cas ont été enregistrés dans le pays, avec 6836 guéris et 117 décès.

Dolisie pourrait-elle constituer le troisième foyer de contamination?

Le virus continue de circuler à un rythme inquiétant. D’où les craintes de la Coordination nationale qui a réaffirmé que seule la prévention couplée au respect rigoureux des gestes barrières permettront au pays de sortir du long cauchemar pandémique dans lequel il est plongé depuis le 14 mars 2020. Aussi a-t-elle invité les Congolais au ressaisissement et à l’application stricte des mesures pourtant édictées depuis près d’une année.
Or, les images diffusées de l’arrivée du président de la République à Dolisie laissent craindre une recrudescence des cas, avec ces foules de personnes sans masques. On veut d’une chose et son contraire. D’une part, on demande aux Congolais de respecter les gestes barrières, et d’autre part on laisse faire les choses. Une foule immense s’était amassée à l’aéroport Ngot Nzoungou, pour accueillir le chef de l’Etat. Aucune distanciation physique n’était respectée. Il y a de quoi redouter une contamination de masse. Dolisie pourrait-elle être le troisième foyer de contamination?

Cyr Armel
YABBAT-NGO