Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (B.A.D.) vient d’approuver une subvention de 27,33 millions de dollars américains pour l’Union africaine (UA) qui cherche à mobiliser les efforts au niveau continental pour enrayer la pandémie de la COVID-19.

Cette approbation fait suite à une réunion du Bureau élargi de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement avec le secteur privé africain, tenue le 22 avril dernier et présidée par Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud et président de l’U.A, au cours de laquelle le président de la Banque, Akinwumi Adesina, s’est engagé à soutenir fermement l’Initiative de riposte à la COVID-19 de l’U.A.
La réunion du Bureau de l’U.A. a été l’occasion de lancer un appel à contribution au Fonds de riposte COVID-19 de l’Union africaine, institué en mars 2020 par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA.
«Avec cette enveloppe de financement, nous réaffirmons notre ferme engagement en faveur d’une réponse africaine coordonnée face à la pandémie de COVID-19, a affirmé le président Adesina. De façon plus importante encore, nous envoyons un signal fort pour dire que grâce à une action collective, l’Afrique est en mesure de contenir la pandémie qui met à rude épreuve ses systèmes de santé et provoque des impacts socioéconomiques sans précédent à l’échelle continentale.»
Le financement de la Banque aidera les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Afrique) à fournir une assistance technique et à renforcer les capacités des 37 pays éligibles
au Fonds africain de développement (FAD), en particulier les États en transition, pour lutter contre la pandémie et en atténuer les impacts. Le FAD est le guichet de prêt à taux concessionnel de la Banque.
Prélevées sur l’enveloppe des opérations régionales de biens publics régionaux du FAD et la Facilité de soutien à la transition, ces deux subventions permettront d’appuyer la mise en œuvre du Plan de préparation et de riposte du CDC Afrique à la pandémie de Covid-19. Elles renforceront la surveillance à divers points d’entrée dans les pays africains (par air, mer et terre), approfondiront les compétences infrarégionales et nationales en vigilance épidémiologique, et assureront la disponibilité de tests de dépistage et d’équipements de protection individuelle pour les effectifs déployés dans les zones sensibles et travaillant en première ligne. L’opération facilitera par ailleurs la collecte de données ventilées par sexe et la mise à disposition de personnels formés auprès du centre des opérations d’urgence du CDC Afrique.
Seuls deux laboratoires de référence, au Sénégal et en Afrique du Sud, étaient habilités à effectuer des tests COVID-19 sur le continent en février dernier. Les CDC Afrique, en collaboration avec les Gouvernements, l’Organisation mondiale de la santé, et plusieurs partenaires du développement et instituts de santé publique, ont réussi à augmenter le nombre de ces laboratoires. Ils sont actuellement habilités dans 44 pays. Mais en dépit de ces progrès, la capacité de dépistage de l’Afrique reste faible, les 37 pays éligibles au FAD ne couvrant que 40 % des tests COVID-19 réalisés à ce jour.
Pour Mme Wambui Gichuri, la chargée de l’agriculture et du développement social et humain de la Banque, «Notre action aujourd’hui et notre soutien à l’Union africaine interviennent de manière opportune et cruciale pour permettre à l’Afrique de rechercher des solutions qui renforceront sa résilience face à cette pandémie et à toute crise sanitaire à l’avenir.»
Ce financement vient compléter celui déjà apporté à diverses opérations nationales et infrarégionales et financées par la B.A.D. dans le cadre de son mécanisme de réponse rapide à la COVID-19, destiné à aider les pays à endiguer la pandémie et à en atténuer les effets.

Viclaire Malonga