Face à l’évolution de la COVID-19, la coordination nationale de gestion de la pandémie de la COVID-19 était réunie pour la septième fois le 24 Juillet 2020 par visioconférence, sous l’autorité du Président de la République, afin d’analyser la situation sanitaire du pays. Elle a, au cours de cette réunion, émis des inquiétudes quant à la progression du nombre des cas de contaminés de la pandémie dans les deux principales villes du pays, à savoir Brazzaville et Pointe-Noire. Suite à la progression inquiétante du nombre des cas confirmés qui a dépassé la barre des trois mille, la coordination a formulé quelques recommandations.

Les Brazzavillois et les Ponténégrins se voient rallonger le couvre-feu

Le nombre des personnes contaminées a doublé en moins de trois semaines, sans nul doute à la pratique plus importante des tests de dépistage. Dans le même temps, «on déplore un relâchement dans le respect des mesures barrières et des insuffisances dans la prise en charge des malades», a noté la coordination.
A l’exception du Kouilou, «il est à noter que le coronavirus COVID-19 ne circule presque pas à l’intérieur du pays. La maladie est installée à Brazzaville et à Pointe-Noire, où elle se développe à un rythme aujourd’hui accéléré à Brazzaville», a fait remarquer la coordination.
Brazzaville est aujourd’hui l’endroit où la maladie se propage le plus: 1.237 nouveaux cas révélés dans la période du 30 juin au 20 juillet 2020. Pointe-Noire, deuxième foyer important de la maladie, a connu 432 nouveaux cas de contamination dans la même période. Les tranches d’âge les plus concernées restent les mêmes: 30-39 ans (947 des personnes contaminées) et 40-49 ans (sur les 838 personnes contaminées).
Le pourcentage des femmes contaminées tend à augmenter. Elles représentaient 23,3% du total au 30 juin 2020, elles constituent aujourd’hui 27,1% du total. La mortalité au coronavirus touche surtout les tranches d’âge de 60-69 ans (18 personnes) et de 50-59 ans (15).
Le Congo a déclaré à la date du 27 juillet 3200 cas confirmés depuis le 14 mars 2020; 829 cas positifs sont déclarés guéris; 54 décès sont à déplorer, pour un taux de létalité de 1,7%.
La Coordination nationale a déploré un relâchement général dans le cadre de la prévention: «Il se traduit par l’inobservation des gestes barrières par de nombreux compatriotes. La réalité sociologique aidant, les gestes barrières notamment la distanciation physique et le bannissement des attroupements, sont de moins en moins respectés».
Elle a par ailleurs constaté que les pouvoirs publics, pourtant assistés par la société civile, les ONG et autres groupes de pression et d’encadrement des populations, peinent à déployer dans le pays une stratégie ordonnée et coordonnée de communication sur la nécessaire prévention, afin d’arrêter la propagation de l’épidémie.
La coordination a, par ailleurs, invité les personnels et agents affectés à la riposte, notamment les personnels soignants, à ne pas se démobiliser; tout en demandant aux services compétents de mettre en place les mesures nécessaires, en termes d’intéressement de ces personnels, ainsi qu’en termes de mise à disposition de tous les équipements nécessaires.
Elle a, par contre, estimé qu’il se pose toujours le problème de la disponibilité et de l’engagement des médecins ainsi que celui du nombre des équipements des malades en détresse. A tous ces problèmes d’effectifs, d’équipements, de matériels et produits appropriés s’ajoute celui de la motivation et de la conscientisation des personnels disponibles, affectés à la prise en charge des malades.
En se basant sur l’appréciation qu’elle fait de l’évolution de l’épidémie et de la situation actuelle de la riposte nationale, ainsi que sur la nécessité de soutenir l’économie en s’ouvrant un peu plus au monde, la coordination nationale a recommandé les mesures suivantes: la prorogation de l’état d’urgence sanitaire pour une nouvelle période de vingt jours, à compter du 30 juillet 2020; la prorogation du couvre-feu sur l’ensemble du territoire national, à l’exception de Brazzaville et Pointe-Noire, de 22 heures à 5 heures du matin, etc.
Pour Brazzaville et Pointe-Noire, outre l’application de toutes les mesures déjà prises, des mesures spécifiques ont été adoptées. Le couvre-feu est ramené à 20 heures; la fermeture des marchés domaniaux les mercredis, vendredis et dimanches.

L’état d’urgence sanitaire prorogé pour la sixième fois

Face à la progression de la pandémie du COVID-19, les deux chambres du Parlement ont procédé le 28 juillet dernier à la prorogation de l’état d’urgence sanitaire en République du Congo, pour une période de vingt jours supplémentaires, conformément à la Constitution.
Cette prorogation intervient après avis du Comité des experts et au terme de l’évolution des mesures prises par le Gouvernement. Il a été constaté que le COVID-19 continuait de se répandre dans le pays.
Pour cela, une nouvelle prorogation de l’état d’urgence sanitaire en vigueur et qui arrivait à terme le 29 juillet 2020, a été jugée indispensable.
La crise liée à la pandémie de
COVID-19 est encore loin d’être totalement éradiquée dans le pays. Pour continuer à lutter contre la maladie, le chef de l’Etat a sollicité du Parlement l’autorisation de proroger pour la sixième fois l’état d’urgence de vingt jours, déclaré le 30 mars dernier.

Cyr Armel
YABBAT-NGO