L’objectif de la conférence de presse animée par le ministre de la Santé et de la population, Gilbert Mokoki, le 26 octobre 2021, au Centre des opérations d’urgence de santé publique (COUSP), était de sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de la pandémie de la COVID-19 en République du Congo.

Le ministre a rappelé que depuis le mois de mars 2020, le Congo a réalisé 252.523 tests de COVID-19 et 16.868 se sont révélés positifs. «Pendant les 20 mois de riposte, la situation épidémiologique de la COVID-19 connaît des variations. Au total, le pays a connu trois flambées qualifiées de vagues: une première flambée de mai à août 2020, avec 4607 cas; une deuxième de décembre 2020 à janvier 2021, avec 7916 cas; actuellement le pays connaît la 3e flambée, depuis le 1er septembre. Les 21 premiers jours d’octobre 2021, le pays a réalisé 14.892 tests; 1.845 cas ont été révélés positifs; soit 12,4% de taux de positivité des échantillons et décès», a indiqué le ministre
Il a précisé que le nombre de cas positifs et celui des décès enregistrés pendant les premiers jours d’octobre dépassent le nombre total des cas et des décès de trois derniers mois. «La répartition de cas par département montre que Brazzaville et Pointe-Noire continuent de représenter l’épicentre de la pandémie avec respectivement 18,3% de taux de positivité», a signifié le ministre.
Gilbert Mokoki a expliqué le pourquoi de l’opération «Coup de poing», décidée par le Gouvernement. «C’est pour éviter que la pandémie ne soit hors de contrôle. Cette opération multisectorielle consiste à renforcer la vaccination; intensifier la communication sur les risques de contracter la COVID-19 et sur la vaccination; renforcer les capacités de dépistages qui doivent passer de 1000 à 3000 tests par jour; renforcer la coordination et le pilotage de la riposte; redynamiser le suivi des contacts et des alertes en réactivant le centre d’appel du COUP de Brazzaville; renforcer le contrôle du respect des mesures barrières dans les lieux publics et milieux de travail», a-t-il dit.
Sur le renforcement du contrôle des mesures barrières, le ministre a été clair: «La force publique va commencer à être sévère et assurer le contrôle de l’application de la mesure sur le pass sanitaire entre les agglomérations de Brazzaville et de Pointe-Noire à partir du 1er novembre 2021. Il sera mis en place dans chaque administration publique et privée une cellule de veille sur le respect des mesures barrières dont la mission principale est de contrôler et sensibiliser les usagers et les travailleurs sur la COVID-19; réactiver la désinfection des marchés domaniaux avec l’appui des maires d’arrondissement», a-t-il indiqué.
Pour lui, l’opération «Coup de poing» a été pensée et élaborée pour contenir la lutte contre la pandémie dans le pays. «Les organes de riposte mis en place travaillent sans se lasser pour minimiser au maximum les effets et conséquences en termes de réduction de cas infectés à la maladie et surtout à la perte des vies humaines. Tous les experts de par le monde affirment que nous avons à vivre avec la COVID-19 pour très longtemps. Les actions programmées dans le coup de poing ne visent pas l’éradication de la maladie, mais plutôt lutter contre la 3e vague comme le font tous les pays devant la montée des données épidémiologiques. Le pays va sortir de la COVID-19, lorsque chacun des Congolais aura compris qu’il faut: éviter le déni de la maladie, se faire vacciner et faire vacciner son entourage, se faire dépister régulièrement, contacter les services de santé dès qu’on remarque le premier signe de la COVID-19, respecter les mesures barrières», selon le ministre.
Faisant le point sur le taux de vaccination selon les âges et les catégories professionnelles, Gilbert Mokoki a indiqué que 248.689 personnes sont complément vaccinées, soit 4,30% de la population.
La force publique vient en tête avec 40.000 vaccinés. Les étudiants (24521), les commerçants expatriés (21607), les commerçants nationaux (11.527), les personnes âgées de 60 ans et plus (17933), les professionnels de santé (6500), les agents des affaires sociales (5966), les personnes travaillant dans les firmes multinationales (2371), les professionnels des médias (1144), les personnels des agences de voyage (2197), personnels des bars dancings, les hôtels et restaurants (1510) sont les différentes catégories qui se distinguent dans ce recensement.
Le ministre a reconnu qu’il y a une mobilisation à la vaccination, «mais ce n’est pas suffisant», a-t-il dit.
Le professeur Alexis Elira Dokékias a, quant à lui, rassuré la population sur l’efficacité du vaccin Johnson and Johnson. «Nous n’avons pas à ce jour, rapporté les effets issus de la vaccination et qui permettent d’entraîner la mort. C’est un vaccin sûr comme tous les autres vaccins et ne pose aucun problème», a-t-il déclaré, tout en insistant sur la nécessité de se faire vacciner.

Cyr Armel YABBAT-NGO