La ville de Brazzaville a abrité le 1er novembre 2021 les activités marquant la célébration de la Journée africaine de la jeunesse, sous le patronage du Premier ministre Anatole Collinet Makosso. A cette occasion, les jeunes ont, au cours d’un dialogue intergénérationnel, plaidé pour que les dirigeants africains augmentent les investissements en leur faveur.

L’événement a été célébré sous le thème: «Jeunes, levons-nous et bâtissons l’Afrique que nous voulons». Il a regroupé plusieurs jeunes venus de la République démocratique du Congo, de la Mauritanie, du Burundi, du Cameroun, du Gabon, du Tchad, du Rwanda et du Congo, pays hôte. Cette commémoration s’est déroulée en deux phases: la première marquée par les allocutions et la seconde consacrée au dialogue intergénérationnel proprement dit.
Trois allocutions ont été délivrées à cette occasion. La première par le président du Comité d’organisation, Exaucé Bersol Ngambili Ibam; la seconde par le secrétaire exécutif du Conseil consultatif de la jeunesse, Juste Bernadin Gavet, enfin celle du ministre de la Jeunesse, Hugues Ngouélondélé. Dans leurs interventions, tous se se réjouis du dévolu porté sur Brazzaville pour célébrer cette fête, et ils ont invité les participants à capitaliser les enseignements de cette rencontre intergénérationnelle.
Après cela, un panel de sept participants, y compris le Premier ministre a répondu sans détours aux questions ayant trait aux préoccupations axées sur l’éducation, l’employabilité des jeunes, la corruption, la délinquance juvénile, les changements climatiques…
Pour le chef du Gouvernement, la jeunesse ne constitue pas un passe-droit à l’emploi. Il a estimé qu’il faut maximiser les efforts pour répondre aux besoins des pays. «Si les gouvernements organisent de telles rencontres d’échanges, c’est parce que les jeunes sont leurs partenaires», a dit le premier ministre.
Les jeunes ayant bien accueilli l’exhortation du chef du Gouvernement se sont dits prêts à servir dans les collectivités locales, les municipalités et autres.
Sur les assises de la COP 26 à Glasgow (Ecosse), les jeunes ont déploré les engagements non tenus par les pays pollueurs. L’Afrique étant le continent protecteur et régulateur du climat du monde, elle mérite une attention particulière, a dit Anatole Collinet Makosso, qui a invité les jeunes à se former dans plusieurs domaines.
«Alors que l’écosystème forestier regorge de plusieurs essences, une exploitation nous est interdite par les Occidentaux, mais comment allons-nous faire face aux nombreux défis qui se posent à nos jours?», se sont interrogés les participants. Ils ont recommandé aux Etats de revoir à la hausse leurs investissements en faveur de la jeunesse, afin que les jeunes soient réellement impliqués dans la prise des décisions, car ils constituent non seulement une force de propositions, mais aussi d’action pour le changement. Entre autres soucis des jeunes, il y a la paix et la sécurité sans lesquelles rien ne peut se réaliser.
S’agissant de la crise sanitaire, les participants ont adhéré à la conviction que la vaccination et l’observation des mesures barrières constituent les seuls moyens pour juguler la pandémie de COVID-19.
La question de la scolarisation de la jeune fille a aussi retenu l’attention des panélistes. Le Premier ministre qui ne s’est pas prêté pour la première fois à cet exercice de dialogue intergénérationnel, a précisé que l’Etat a toujours créé les conditions d’accès aux crédits. L’emploi n’existe plus, mais le travail existe, a-t-il insisté. Il revient donc aux jeunes, comme l’indique le thème, de se «lever et prendre des initiatives efficaces qui seront garanties par les Etats».
Au terme de cette journée d’échanges enrichissants, les participants ont adopté des recommandations consignées dans un document dit «Déclaration de Brazzaville», pour faire avancer l’Agenda de la jeunesse africaine.
Le Premier ministre a remercié les membres du Gouvernement présents et les représentants du système des Nations unies au Congo pour la confiance faite à son pays.
Pour rappel, la Journée africaine de la jeunesse a été instituée en 2006 à Banjul (Gambie), à l’occasion du sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA).

Victor GUEMBELA &
Esperancia
MBOSSA OKANDZE