Dans quelques jours, ou dans quelques semaines». C’est ainsi que le Président de la République nous a annoncé la formation attendue du nouveau Gouvernement du pays. Dans son discours d’investiture le 16 avril dernier, au Palais du Parlement, le Président de la République s’est cru obligé de tempérer les attentes de tous ceux qui espèrent être ou rester ministres, sans se montrer plus précis dans les délais.
Il est vrai que la rue bruit de toutes sortes d’hypothèses, dont une seule est retenue pour sûre : le Président de la République devra bien, a terme, former un nouveau Gouvernement. Il aborde un nouveau mandat de cinq ans, il a présenté le catalogue d’intentions, d’ailleurs contenues dans son projet de société, il devra donc bien s’entourer de femmes et d’hommes neufs. Variés dans leur origine et non pas simples courtisans de proximité.
Cela va de la création d’emplois (notamment dans une agriculture modernisée), en passant par plus de sécurité (y compris sociale) aux Congolais et l’amélioration de l’économie. Sans oublier l’arlésienne de la lutte contre la corruption dont on attend toujours de voir si elle ramènera effectivement hors du marigot «les gros poissons» (Sic) qui continuent de barboter allègrement dans les eaux troubles (autour de lui) de la dilapidation effrénée sans sanctions des deniers publics.
On suppose que si les défis auxquels il a promis de s’attaquer «fermement» sont anciens, et si cette volonté a été mille fois exprimée, on ne pense pas que c’est avec les mêmes personnes avec qui il a bouclé le précédent mandat qu’il va conduire le suivant. Certes, il a ses fidèles inamovibles, la pression du clan, mais une dose de nouveauté sera nécessaire pour un programme crédible Le précédent Gouvernement avait été celui de la jeunesse et de la parité hommes-femmes, il n’est pas certain que cette seule combinaison ait débouché sur autre chose que les récriminations habituelles.
Donc, nous sommes partis pour attendre, en trépignant, le nouveau Gouvernement. Des rumeurs qui circulent dans le caniveau, invérifiables par définition, on apprend que les féticheurs feraient actuellement fortune, voyant défiler dans leurs cahutes les amateurs d’oracles, voulant savoir des cauris ou des kolas s’ils restent dans l’équipe des retenus.
Le Congo a eu son Président, il attend son Gouvernement, puis attendra ses députés et ainsi de suite. Sous le même ciel, nous sommes invités à garder l’espérance des trois mandats précédents ; les reporter au mandat actuel ou au mandat suivant et à ne pas nous lasser d’attendre.

Albert S. MIANZOUKOUTA