Dans son discours d’investiture, le président de la République, Denis Sassou-Nguesso, a pris l’engagement de consolider un État de droit engagé sur la voie de la prospérité. Il a promis appliquer à l’encontre des détournements de fonds, de l’enrichissement illicite et du favoritisme, une politique de tolérance zéro.

Le Président élu a rappelé que par le vote du 21 mars dernier, «le peuple a choisi la paix, la stabilité et le développement». Il a rassuré les Congolais qu’il mettra tout en œuvre pour répondre à leurs attentes et à leurs exigences.
Denis Sassou-Nguess a rendu hommage à Guy Brice Parfait Kolélas, emporté dans la dernière ligne droite par le coronavirus.
Il a reconnu que la «marche vers le développement», projet de société sur la base duquel il avait été élu en 2016, avait été lancée dans un contexte politique et économique délicat, «et sa mise en œuvre s’est faite dans des conditions encore plus difficiles».
Face à la pandémie de COVID-19, «notre peuple a consenti d’énormes sacrifices, y compris au prix de sa foi… Ces sacrifices n’ont pas été vains puisqu’ils nous ont permis, jusqu’à ce jour, d’éviter l’hécatombe annoncée pour l’Afrique», a affirmé Denis Sassou-Nguesso.
Tout en annonçant l’intensification de la campagne de vaccination, le chef de l’Etat a pris l’engagement de consolider, pendant le mandat qui s’ouvre, un État de droit engagé sur la voie de la prospérité.
Denis Sassou-Nguesso a affirmé qu’il a toujours été et serait le Président de tous les Congolais, sans exclusive, en particulier celui de la jeunesse. Il a rappelé les principaux axes du programme qu’il entend appliquer durant son nouveau quinquennat. «La marche que nous nous proposons de poursuivre ensemble s’articule autour de 9 axes, eux-mêmes structurés en trois pôles de gouvernance, à savoir: la gouvernance institutionnelle et systémique; la gouvernance économique et financière attractive; la gouvernance sociale et solidaire».
Le chef de l’Etat veut d’un Etat protecteur, un Etat de droit, où la gouvernance publique opère dans la transparence et sous le contrôle des élus du peuple. «Je veux un Etat protecteur qui restaure son autorité et qui réforme son administration. Car s’il existe un défaut récurrent au sein de notre administration et auquel J’entends mettre un terme, c’est bien celui-ci: on légifère, mais les décrets d’application tardent le plus souvent à venir; et quand ils existent, c’est la volonté de les mettre en œuvre qui est la plupart du temps aux abonnés absents. En résumé: ce ne sont pas les outils qui manquent, c’est le courage de s’en servir. Eh bien, ce courage, soyez-en persuadés, ne nous manquera pas. Nous l’aurons, Je m’y engage, pour lutter contre les antivaleurs dans les administrations et les organismes publics. Nous l’aurons pour élaborer une politique nationale de lutte contre la corruption et renforcer les moyens dont sont dotés la Haute autorité, l’inspection générale des finances et le Contrôle général de l’Etat. Nous l’aurons pour appliquer à l’encontre des détournements de fonds, de l’enrichissement illicite et du favoritisme, une politique de tolérance zéro. J’y veillerai, avec vigilance et sans faiblesse», a-t-il promis.
En ce qui concerne la gouvernance économique et financière attractive, «il s’agira de relancer une économie durement éprouvée depuis six ans, d’accélérer sa diversification et de favoriser la création d’emplois. J’entends à la fois rétablir les grands équilibres macro- économiques et ne plus accepter, ni le creusement du déficit de la balance des paiements, ni l’accroissement de la dette extérieure».
Pour cela, «il faut améliorer le climat des affaires; simplifier et alléger la fiscalité; améliorer l’environnement juridique et judiciaire des entreprises; développer les mécanismes d’appui financier et non financier aux PME congolaises, pour un meilleur accès au crédit; sensibiliser le gouvernement et les administrations sur les réalités du secteur privé; promouvoir l’entrepreneuriat; faire migrer les acteurs du secteur informel, véritable vivier d’emplois, vers le secteur formel».
Parlant des zones économiques spéciales, Denis Sassou-Nguesso s’est attardé sur celle de Pointe-Noire qui, par sa position, va développer les principaux pôles industriels, touristiques, technologiques et universitaires. «C’est d’ailleurs dans cette zone que va être construite la deuxième raffinerie nationale de pétrole, la construction de la 3e Université du Congo».
Pour lui, son nouveau mandat doit avoir pour priorité la révolution agricole que le pays attend. «Cette ambition d’indépendance alimentaire sera créatrice d’emplois pour les jeunes qui participeront activement, non pas à l’agriculture de nos ancêtres, mais à une agriculture modernisée et mécanisée, au rendement efficace et au potentiel infini, intégrée dans les échanges régionaux et mondiaux», a-t-il souligné.
«Il en sera ainsi avec l’usine de fabrication des tracteurs, qui devrait très vite démarrer ses activités dans la zone industrielle de Maloukou, elle-même appelée à être totalement opérationnelle dès l’année prochaine», a-t-il ajouté.
Le Chef de l’Etat veut instaurer un Etat protecteur, qui n’est pas simplement la sécurité physique des personnes et des biens, «c’est aussi l’électricité et l’eau potable pour tous, des soins de santé de qualité pour tous avec, entre autres, la rénovation du CHU de Brazzaville, l’achèvement et l’équipement de l’hôpital central des Armées et des douze hôpitaux généraux des départements. L’Etat protecteur, c’est la couverture d’assurance maladie universelle et que J’entends rendre effective durant ce mandat. L’Etat protecteur, c’est une éducation primaire, secondaire et universitaire inclusive, performante et qualifiante pour tous, avec des possibilités d’apprentissage offertes aux citoyens tout au long de la vie. L’Etat protecteur, ce sont des villes vertes, saines, débarrassées de leurs quartiers précaires et de leur habitat anarchique. Enfin, l’Etat protecteur est tout entier dans l’engagement suivant de mon projet de société et que j’entends, comme tous les autres, respecter et faire respecter: il s’agit de doter tous les villages de plus de 100 habitants que compte notre pays d’un dispositif de fourniture d’eau potable, d’une connexion au réseau d’électrification rurale et d’un centre de santé intégrée», a fait savoir le chef de l’Etat.
A un peu de peu plus de six mois de la COP26 prévue à Glasgow, en Ecosse, en novembre, Denis Sassou-Nguesso a promis de donner au Congo la dimension mondiale qu’il mérite en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité. «De défendre la forêt du bassin du Congo. Depuis la déforestation de l’Amazonie, le monde peut compter sur nos forêts équatoriales pour combler le manque d’oxygène de la planète. Et cet oxygène est africain. Un poumon africain qui fait respirer le monde. En synergie avec mes pairs Chefs d’Etat, Je veux redonner à l’Afrique sa place dans le concert des nations. Nous devons être en mesure de dire aux autres dirigeants du monde qu’ils ne peuvent pas décider de la politique environnementale sans nous. C’est ce positionnement de l’Afrique et du Congo qui nous fera à nouveau respirer et souffler dans le sens du progrès…On ne dira plus Afrique noire, mais Afrique verte», a-t-il fait savoir.
Le chef de l’Etat pense que le Congo n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est uni. Dans ce combat pour un Congo fortifié, rénové, et réinventé, Denis Sassou-Nguesso entend rien faire seul. «J’aurai besoin de chacune et de chacun d’entre vous».
Il a recommandé au Gouvernement qui sera mis en place dans les prochains jours de transformer en programme effectif d’action, la vision et les engagements dont-il vient de dérouler les grandes lignes.
En inspirant des directions prioritaires définies dans le Plan national de développement 2018-2022, à savoir l’agriculture, l’industrie et le tourisme, il a annoncé la mise en place d’une Task-force afin de proposer au Gouvernement, en vue de la soumission au Parlement, d’un nouveau Plan 2022-2026, qui sera en adéquation avec son projet de société approuvé par les Congolais.
Il a promis veiller avec la plus extrême attention au strict respect des engagements pris devant le peuple lors du scrutin présidentiel du 21 mars 2021. «car, il n’y a eu, à travers le choix de ma personne, qu’un seul vainqueur: le peuple congolais», a-t-il indiqué.

Cyr Armel
YABBAT-NGO