Il n’y a pas à dire : dans quelques temps, on aura peut-être à dire qu’il existe autant de formes de démocraties que d’acteurs pour la mettre en marche. Les élections présidentielles américaines, le vote du début de la semaine, nous en ont donné à voir et à entendre. Des voix discordantes, qui nous ont déroulé une campagne dure, acharnée, violente par moments.
On a vu ou entendu les deux candidats se jeter des insultes à la face. Il y en a peut-être eu moins chez les Démocrates, mais à un moment Kamala Harris a donné l’impression de vouloir rattraper son retard dans ce domaine aussi. Quant à Donald Trump, tout s’est passé comme si ne pas avoir de limites était sa seule limite. Nous n’avons pas oublié l’insulte contre nos « pays de m… », qui a frappé l’opinion africaine par sa brutalité et un manque de tact assumé.
Est-ce de la démocratie? Sans doute, puisque le peuple pour lequel elle est mise en action la tient pour telle. Or, la démocratie ne vaut que pour le peuple pour lequel elle s’active. Lui seul a la faculté d’accepter ou de récuser ses acteurs et, en fin de compte, de valider ce mode de choix des politiques devant l’animer. Se poser la question sur la validité des dernières élections américaines n’a donc aucun sens.
Et puis, à voir que ce pays est allé plus d’une fois jusqu’à exiger des recomptages de votes, et même à contester la victoire proclamée d’un candidat, nous fait nous demander: est-ce de la démocratie? Ne devrait-il pas y avoir une autre façon de faire et de dire que celle que nous avons l’habitude de voir chez les politiciens chez nous ?
C’est une exagération, certes. Pour l’heure, les Etats-Unis ne s’acheminent pas vers une guerre civile, même si le candidat républicain a clairement fait savoir qu’il ne reconnaîtrait pas une autre victoire que la sienne. Les institutions américaines tiennent solidement. L’économie de la première puissance mondiale est forte. Il reste toutefois que les questions que suscitent les péripéties de sa campagne électorale interrogent.

Albert S. MIANZOUKOUTA