La capitale congolaise abrite du 15 au 17 octobre prochain, le 8e Salon Africain des Inventions et des Entreprises Innovantes (SAIIT). Un événement organisé par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), en partenariat avec le Gouvernement de la République du Congo. Dans l’interview qu’il nous a accordée, M. Denis L. Bohoussou, directeur général de cette institution panafricaine, parle des enjeux de cette rencontre qui se tient dans un contexte particulier de crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19.

*Monsieur le Directeur général, comment se porte l’OAPI?
**Pour que la réponse à cette question soit bien comprise, il faut rappeler les missions de cette organisation vieille de 58 ans. L’OAPI a pour missions fondamentales de délivrer les titres de propriété industrielle (brevet d’invention, certificat d’enregistrement de marque et des dessins ou modèles industriels, obtentions végétales, etc.) et de promouvoir l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle à des fins de développement.
Au vu de ses missions et des résultats que l’OAPI enregistre en matière d’utilisation de la propriété intellectuelle dans les Etats pour soutenir la protection et l’exploitation des biens immatériels par les PME, encourager la reconnaissance des inventions dans les Etats et valoriser les produits du terroir en indications géographiques et marques collectives, nous pouvons être satisfait du travail abattu. Le Salon Africain de l’Invention et de l’Innovation Technologique que nous organisons à Brazzaville montre notre volonté de poursuivre dans cette dynamique et d’accroître l’impact des actions de l’OAPI au bénéfice des Etats.

*Pourquoi le choix de Brazzaville?
**Il faut dire que Brazzaville est la 8e capitale des 17 Etats membres de l’OAPI à accueillir cet évènement. Il s’agit de l’expression de la volonté du Gouvernement de la République du Congo à accueillir ce rendez-vous des inventeurs et entreprises innovantes à Brazzaville. Se fondant sur cette volonté exprimée par le Congo, le conseil d’administration de l’OAPI a pris une résolution à cet effet.

*Quelles sont les grandes articulations de cette rencontre?
**La 8e édition du Salon Africain de l’Invention et de l’Innovation Technologique s’articule autour d’une exposition des inventions et innovations présentées par des inventeurs indépendants et des centres de recherches et d’une conférence-débat sur les solutions endogènes que peuvent apporter la propriété intellectuelle et l’innovation face aux défis de santé sur le continent.

*Cet évènement se tient à un moment particulier marqué par la crise sanitaire liée à la COVID-19…
**Vous faites bien de le relever et je ne crois pas trahir un secret en affirmant que cette crise a inspiré le thème de cette 8e édition du salon, à savoir: «Propriété intellectuelle, innovation et défis sanitaires». Il sera donc question, pour ce qui est de la conférence-débat, de susciter un débat de haut niveau sur ces défis de santé, la COVID-19 étant le plus actuel, et surtout d’entrevoir des solutions endogènes se fondant sur la propriété intellectuelle et l’innovation.
Vous savez, organiser un tel évènement dans ce contexte si singulier est un grand défi. Nous avons dû innover sur le plan organisationnel et combiner les participations présentielles et virtuelles, en utilisant les possibilités que nous offre la technologie aujourd’hui, pour respecter les règles que nous imposent la COVID-19.
Je voudrais, à cet égard, témoigner ma reconnaissance aux autorités de la République du Congo et particulièrement au Ministre d’État, Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Portefeuille public qui a tout mis en œuvre pour rendre possible cet évènement.

*Quels sont les résultats attendus de cette rencontre de Brazzaville?
**Il faut dire que le SAIIT a pour but de détecter et de faire connaître les meilleurs résultats de recherche – inventions et innovations technologiques – susceptibles d’aboutir à la création d’entreprises dans les Etats membres. Il permet également de promouvoir les projets innovants et de nouveaux produits ou services qu’offrent les entreprises.
De ce point de vue, la présence à Brazzaville d’une cinquantaine d’inventions et innovations qui, il y a peu, n’étaient connues que de leurs auteurs est en soi un résultat satisfaisant.
Mieux, sous réserve de l’appréciation du jury international constitué à l’effet d’évaluer ces œuvres, la qualité fort appréciable de certaines de ces œuvres donnent à croire qu’elles pourraient, dans un futur proche, aboutir à la création d’entreprises innovantes.
L’autre résultat et non des moindres, c’est la réflexion qui naît à Brazzaville sur l’urgence des solutions endogènes aux défis de santé et qui, j’en suis convaincu, va se prolonger pour donner lieu à des orientations stratégiques sur la question.

Propos recueillis par
Véran Carrhol YANGA