Le Congo ne paiera pas sa dette pendant la période du 1er mai jusqu’au 31 décembre 2020 aux créanciers bilatéraux du Club de Paris. Cette décision a été approuvé par le G 20 (groupe de 20 pays riches) en application de la fiche relative à l’initiative de suspension du service de la dette. Pour Ludovic Ngatsé, ministre délégué au budget, le moratoire du Club de Paris allège la contrainte extérieure du Congo. Les ressources financières libérées par cette initiative seront consacrées à réduire l’impact sanitaire, économique et social de la crise de COVID-19. Le Club de Paris vient ainsi d’accorder au Congo un allègement de 182 milliards de francs Cfa.

Le Congo s’est engagé à demander à tous ses autres créanciers officiels bilatéraux un traitement du service de sa dette. Ce moratoire donne de l’oxygène au Gouvernement pour financer les dépenses urgentes et concourt à l’amélioration de l’équilibre budgétaire pour l’année en cours, a dit le ministre délégué du budget.
Les pays du G20, réunis le 15 avril dernier, avaient décidé de la mise en place d’un moratoire sur le service de la dette des pays les plus pauvres. L’objectif principal étant de permettre à ces pays de consacrer les ressources initialement affectées au paiement de la dette à l’amortissement des impacts sanitaire, social et économique de la crise COVID19. La loi de finances rectificative 2020 comporte en termes de charges pour l’amortissement de la dette extérieure une somme de 600 milliards de francs cfa et près de 102 milliards de francs cfa pour le paiement des intérêts. Une partie de ces engagements a été payée au premier trimestre 2020, conformément au tableau d’amortissement prévu avec les différents créanciers. Quatre critères ont prévalu pour l’admission du Congo à cette initiative: être un pays membre de l’IDA (Association internationale de développement) ou de la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement), ne pas avoir des arriérés de paiement vis-à-vis de la Banque mondiale et du FMI, être un pays pauvre au regard des indicateurs fixés par les Nations Unies et avoir signé un programme avec le FMI.
A signaler qu’à ce jour, trente pays éligibles ont officiellement demandé au Club de Paris de bénéficier de l’application de l’initiative de suspension du service de la dette. Parmi ces pays, douze ont désormais signé un protocole d’accord avec le Club de Paris.

Philippe BANZ