Les Congolais se sont rendus aux urnes le 31 juillet dernier pour élire le dernier carré des députés devant constituer la 15ème législature de l’Assemblée nationale. Malgré les garanties données, ce 2ème tour des législatives qui s’est déroulé sans incident majeur sur l’ensemble du territoire national a été entaché d’irrégularités, de fraudes et du sempiternel problème d’achat des consciences qui semble désormais prendre corps dans la société, ternissant ainsi l’image de la jeune démocratie congolaise.

Sans surprise, le PCT va conforter sa majorité absolue avec 103 députés au premier. Après les cas de fraudes massives signalés par l’opposition, la population s’attendait à la disqualification de certains décriés. Il n’en a rien été.
Plusieurs électeurs ont tenté de voter deux ou trois fois dans un bureau de vote. Beaucoup ont été aussi pris en flagrant délit par les agents de la force publique ou repoussés par les sympathisants de certains candidats qui étaient aux aguets pour ne pas se voir voler la victoire. D’autres, par contre, ont été surpris en train de distribuer de l’argent pour l’achat des consciences.
Des échauffourées ont également été enregistrées devant certains bureaux de vote où les partisans des candidats s’en sont pris violemment aux candidats soupçonnés de tricherie.
Nombreux électeurs se sont présentés avec des pièces d’état civil non conformes.
Le scrutin a été marqué par un fort taux d’abstention comme au premier tour. Les électeurs ont préféré rester chez eux. Le désintéressement de la population est-elle le reflet d’un désaveu. Car, disent-ils, «même si nous partons voter, les résultats sont déjà connus d’avance. Ils ne reflètent pas notre volonté. Nous ne voyons donc pas l’importance d’aller voter», a déclaré un habitant du quartier Château d’eau, qui a préféré s’adonner au jeu de scrabble avec des voisins.

KAUD