Le Laboratoire de formation et de recherche en population et développement (LAPODEV) de la faculté des sciences économiques de l’Université Marien Ngouabi, a organisé samedi 15 mai dernier à Brazzaville, une table ronde sur la politique sociale inclusive. En toile de fond, la protection des personnes vulnérables. La rencontre scientifique a connu la participation d’universitaires et experts congolais et français. Coordonnés, sur le plan scientifique, par le Pr Dieudonné Tsokini, et sur le plan technique par Julio Nganongo Ossere, les travaux ont été ouverts par Josué Rodrigue Ngouonimba, ministre de l’Urbanisme et de l’habitat promoteur de cette activité, en présence d’Antoinette Dinga Dzondo, alors ministre des affaires sociales et de l’action humanitaire et de Matthias Ndinga, doyen de la faculté des sciences économiques. Produire un document posant les bases d’une politique sociale inclusive en République du Congo, tel a été l’objectif.
Pour le ministre Ngouonimba, une politique sociale, aussi juste soit-elle, n’a de légitimité que si elle repose sur des bases légales. C’est ainsi qu’une loi d’orientation de l’action sociale a été adoptée le 10 août 2019. Elle fixe le cadre de la politique nationale en matière d’action sociale et permet à l’Etat de mener avec efficacité ses actions sociales et humanitaires au profit des personnes en situation de précarité.
Le coordonnateur du comité scientifique de cette table ronde justifie cette activité par le fait que, dans une société où la pauvreté est récurrente, la nécessité s’impose, de mettre en œuvre les politiques sociales qui permettent de résoudre les problèmes qui préoccupent les communautés.
Les dispositifs de protection sociale mis en place par le Gouvernement depuis l’accession du Congo à l’indépendance, ne permettent plus à bon nombre de citoyens ne disposant pas de revenus suffisants de garantir leur sécurité sanitaire, alimentaire ou du logement. D’où l’élaboration, par le laboratoire de formation et de recherche en population et développement, d’un document comportant un ensemble de droits sociaux, d’infrastructures de base et de services essentiels auxquels tous les citoyens ont accès; la gratuité des frais scolaires, la gratuité de la césarienne, la gratuité du traitement contre le paludisme pour les enfants, ou la gratuité des antirétroviraux pour les personnes infectées par le VIH/SIDA, ainsi que le projet Lisungi (filets sociaux).
C’est dans le souci d’inverser la tendance, et de permettre aux personnes vulnérables, aux individus et aux familles modestes d’espérer et de rebondir, dans un contexte marqué par une crise généralisée depuis fin 2014 et accentuée par les effets de la pandémie de COVID-19, que les organisateurs ont initié cette table ronde. Ils estiment qu’il est indispensable de faire un état des lieux des vulnérabilités et des inégalités en République du Congo, et de dresser le cadre légal des politiques sociales/protection sociale. Il s’est aussi agi de dégager les pistes relatives à la protection sociale efficace pour chaque catégorie de bénéficiaires, de dresser la situation des ressources humaines disponibles et nécessaires pour l’implémentation et l’efficacité de toute politique sociale.

Marcellin MOUZITA