Le nouveau Gouvernement mis en place le 15 mai 2021 sous la direction d’Anatole Collinet Makosso, premier ministre, chef du Gouvernement, a le devoir de relancer l’économie congolaise confrontée à des contreperformances dans la plupart des branches. A la fin de 2020, cette économie avait enregistré une récession avec un taux de croissance du PIB réel de moins de 8,7 %, dont moins de 11 % pour le secteur hors pétrole et moins de 5 % pour le secteur pétrolier.

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Les Congolais ont besoin de la grande production…

Ces contreperformances sont attribuables principalement au choc économique dues à la crise sanitaire de la COVID-19. Face à cette sévère contraction et à la forte baisse des revenus, le nouveau Gouvernement doit entamer des réformes structurelles pour renforcer la gestion des finances publiques à travers le suivi de l’exécution des dépenses. Ces mesures pourront entraîner des gains en termes d’efficacité et en plus de transparence dans la gestion des ressources publiques.
La crise économique et sanitaire a impacté les différents modes de financement de l’économie congolaise. Ainsi, les investissements sont encore en berne. Le Gouvernement doit s’atteler à l’agriculture pour vite relancer l’économie. Ce secteur occupe une grande place au Congo qui a une vocation agricole. Les produits agricoles et forestiers ont représenté en 1960, 89 % des exportations pour le tonnage et 85 % pour la valeur marchande. L’agriculture, malgré tout, ne représente aujourd’hui respectivement que 7 % et 20 %. Ces chiffres peu importants s’expliquent par la faible superficie des sols cultivés.
Une agriculture de type traditionnel devrait se juxtaposer de plus en plus avec une agriculture moderne. Le manioc, base de l’alimentation, occupe la première place, avec une prédominance du manioc amer sur le manioc doux. La banane se cultive également partout, à la fois pour la consommation locale et pour l’exportation. La culture du riz est encore peu répandue et ne suffit pas à couvrir les besoins du pays. On peut également développer les cultures vivrières, comme les ignames, les taros, le maïs, les fruits et les agrumes, et autour des villes les cultures maraîchères. L’élevage des porcs, des volailles, des ovins est pratiqué partout au Congo. La forêt est une véritable richesse du pays. L’immense forêt recouvre 130.000 km2 dans le nord, dont 10.000 km2 de forêt inondée, et 46.000 km2 dans le sud. Elle renferme, comme toutes les forêts équatoriales, une grande variété d’espèces lignagères, mais quelques espèces seulement sont commercialisables et souvent avec de grandes difficultés, tant pour l’abattage que pour le transport. Jusqu’à une date récente, l’exploitation forestière a été la première ressource du Congo. Ce n’est qu’avec la mise en service du gisement de pétrole «Eméraude» au large de Pointe-Noire, concordant avec l’augmentation mondiale du prix des hydrocarbures, que l’exploitation du bois a été releguée au second rang de l’économie congolaise.
A la contraction économique s’ajoute la dette devenue insoutenable. La dette publique devrait baisser cette année pour se situer autour de 87 % du PIB. A ce jour, le Congo importe plus de 700 milliards de francs CFA de produits alimentaires chaque année. Pour corriger ces insuffisances, l’amélioration des revenus est beaucoup attendue cette année à travers les réformes sur la gouvernance pour atteindre des critères de performance quantitatifs.

Philippe BANZ