Financé par la Banque mondiale pour une période de cinq ans à hauteur de 280 millions de dollars américains, le Projet de renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies en Afrique centrale, dans sa 4e phase (REDISSE IV) a été lancé jeudi 14 octobre dernier à Kintélé, en présentiel et en visioconférence, sous l’autorité du président de la Commission de la CEEAC Gilberto Da Piedade Verissimo, et la supervision de la commissaire CEEAC en charge de la promotion du genre, du développement humain et social Kapinga-Yvette Ngandu.

C’est le ministre congolais de l’Agriculture, Paul Valentin Ngobo, représentant son collègue de la Santé, qui a lancé la 4e phase, en présence de Mme Korotoumou Ouattara, représentante résidente du Groupe de la Banque mondiale au Congo.
Après la première expérience dénommée REDISSE I, II et III ayant couvert 11 pays d’Afrique de l’Ouest, le projet REDISSE IV concerne cinq pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC): l’Angola, la République Centrafricaine (RCA), la République du Congo, la République Démocratique du Congo et le Tchad, qui a l’avantage de bénéficier de l’expérience et des leçons apprises lors des trois précédentes phrases.
Le mandant de la CEEAC, en lien avec le domaine de la santé, est de promouvoir la coopération et le renforcement de l’intégration régionale en Afrique centrale, dans tous les domaines: politique, sécuritaire, économique, monétaire, financière, culturel, scientifique et technique, etc.
«Le projet REDISSE IV fait partie de la réponse de la Banque mondiale en matière d’intégration régionale dans la région de l’Afrique centrale, déclinée dans sa stratégie d’intégration régionale et de coopération 2021-2023, et axée sur la relance sanitaire, économique et sociale post COVID-19», a indiqué Mme Korotoumou Ouattara.
Pour le président de la Commission de la CEEAC, les pays de l’Afrique centrale présentent un risque très élevé de flambée de maladie. Le bassin du Congo que partagent nombre de pays de la sous-région est qualifié de réservoir de maladies émergentes…aussi, a-t-il a loué l’appui de la Banque mondiale au projet qui travaille pour la prévention et/ou la riposte à une quelconque maladie qui pourrait surgir dans la sous-région.
A travers les cinq pays concernés, le projet se matérialisera, entre autres, par l’évaluation des points d’entrée, l’assurance que le dispositif sanitaire est bel et bien en place. A cela s’ajoutent le renforcement du diagnostic et la détection de la maladie. Il sera donc question de renforcer le système de laboratoire et les ressources humaines (la formation du personnel en santé publique). La particularité ici est qu’on ne prend pas seulement en compte le volet humain, mais aussi la santé animale et le volet environnemental. Le projet consistera en la formation des agents de terrain, afin de les rendre capables, lors d’une quelconque alerte, de collecter l’information, de ramener une information stratégique pour se préparer aux urgences.
Pour Lombé Kasondé, cheffe de projet santé à la Banque mondiale en République du Congo, entre 2016 et 2018, 260 épidémies de maladies infectieuses et urgences sanitaires ont été déclarées ou notifiées. Ceci à été traduit en 65% de maladies infectieuses humaines existantes, 75% des agents pathogènes des maladies infectieuses humaines émergeantes. Notamment: Ebola, le VIH-SIDA, la grippe, etc. De 5 nouvelles maladies, 2 ou 3 sont d’origine animale. Ces répétitions de crises constituent des problèmes majeurs ayant un impact sur l’économie, le commerce, le développement rural et lutte contre la pauvreté.

Marcellin MOUZITA