John Dramani Mahama a entamé samedi 8 mars une visite dans les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qu’il veut convaincre de réintégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il s’est d’abord rendu à Bamako, au Mali. Depuis son élection en décembre dernier, le Président ghanéen n’a jamais caché sa volonté de voir les trois pays de l’AES (Mali, Niger et Burkina Faso) revenir au sein de la Communauté. Il entend profiter de sa tournée pour délivrer ce message aux dirigeants des trois juntes que sont Assimi Goïta; Abdourahamane Tiani et Ibrahim Traoré : «Revenez au sein de la grande famille de la CEDEAO».
A son arrivée à Bamako, il a été accueilli à l’aéroport par Assimi Goïta, le Chef de la junte. A l’issue de cette journée, il a annoncé la tenue prochaine de la Grande commission mixte de coopération Mali-Ghana. Le Président ghanéen a également déclaré que les installations portuaires de son pays étaient d’ores et déjà à la disposition du Mali, qui n’a pas de façade maritime. Son offre tient aussi pour le Niger et le Burkina Faso.
Le départ des trois pays de la CEDEAO a été un autre sujet de discussions. John Dramani Mahama a attentivement écouté le Chef de la junte locale sur le sujet. «Il devrait y avoir un minimum de respect mutuel entre la CEDEAO et les trois pays de l’AES. Le manque de confiance est à la base des discordes, mais nous pensons que c’est encore possible de trouver un terrain d’entente», a-t-il déclaré.
Fervent partisan de l’amélioration des relations entre les trois pays, John Dramani Mahama, va tenter de convaincre ses homologues pour réintégrer la CEDEAO. Les pouvoirs malien, burkinabé et nigérien tablent notamment sur une bonne coopération entre l’AES et la CEDEAO en matière de libre circulation des biens et des personnes. D’après un membre de la délégation ghanéenne, il a été aussi question au cours des entretiens de lutte contre le terrorisme dans la sous-région. Dans ce domaine, le Ghana pilote une stratégie dénommée ‘’Initiative d’Acora’’ qui est différente de celle de la CEDEAO.
Alain-Patrick MASSAMBA