A peine trois mois que nous avons pleuré notre collègue Gislain Wilfrid Arsène Boumba, journaliste photographe reporter de l’archidiocèse de Brazzaville. Nos larmes n’ont pas encore séché et voilà que la providence vient nous arracher une fois de plus une autre collègue, chère à notre rédaction, Aybienevie Giletasie N’Kouka-Koudissa, du service Développement.
Pourtant, avec son gabarit impressionnant, son teint sombre, elle n’était pas malade, elle présentait une bonne mine le mardi 26 novembre 2024 lorsque nous bouclons l’édition n°4258 du vendredi 29 novembre. Rien ne présageait qu’elle nous quitterait si tôt, alors que sa présence dans la salle de rédaction augurait toujours un rire à gorge déployée: «Les hommes, aimez vos femmes, disait-elle». Jeune étudiante sortie de l’université Marien Ngouabi avec une Licence en sciences et techniques de la communication (STC), elle est arrivée à La Semaine Africaine dans les années 2009, encore en première année de Licence, pour un stage d’imprégnation. Reçue par Joachim Mbanza, alors directeur de publication, elle est vite moulée dans la rubrique «Vie de l’Eglise» aux cotés de ses ainés Médard Samba Tsinda, d’illustre mémoire; Pascal Biozi Kiminou et Ghislain Ngouma. L’écriture journalistique de presse écrite et l’expérience acquise sur le terrain des reportages «Vie de l’Eglise» avec un jargon singulier et son vocabulaire, font partie de l’encadrement de Pascal Biozi Kiminou. Les reportages qu’elle proposait à la rédaction en provenance des paroisses et des mouvements d’apostolat étaient d’une bonne facture. Le directeur de publication l’oblige à prolonger son stage pour complément d’effectif. Mais Aybienevie Giletasie N’kouka-Koudissa ne restera pas longtemps dans cette rubrique puisqu’avec l’arrivée du nouveau directeur de publication, Albert Mianzoukouta, en août 2017, et des réformes enclenchées, elle se verra confiée la responsabilité d’animer la rubrique «Développement», une rubrique qu’elle a tenue jusqu’à son départ prématuré vers le Père céleste, le jeudi 28 novembre 2024 à l’hôpital central des armées Pierre Mobengo où elle venait d’être admise la veille. A la fleur de l’âge (37 ans), puisque née le 4 mai 1987. Chrétienne engagée et assidue de la paroisse Saint Jean-Marie Vianney de Mouleké, dans le cinquième arrondissement Ouenzé de Brazzaville, où elle a été membre de la Légion de Marie et responsable de la commission de liturgie. Hélas, notre dernière rencontre remonte à ce mardi 26 novembre. Toujours prête à partager, à secourir un collègue en détresse. Elle portait tout dans son cœur et dans son corps lorsqu’un collègue était malade. Je me souviens de la visite qu’elle m’avait rendue en avril 2021, en compagnie de l’abbé Brice Armand Ibombo alors secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) et de Ghislain Ngouma, lorsque j’étais malade agonisant pendant cinq mois, bravant les collines et les incartades de Tsielampo, le 7e arrondissement de Brazzaville. Que dire de cette brave combattante de la plume qui a fermé la parenthèse et s’est endormie pour l’éternité? Dieu a donné, Dieu a repris, ainsi va la vie.
La veillée est organisée au domicile parental sis 95 bis rue Niabia Jean Marie, quartier La Base, vers le mur de l’ASECNA. Référence: Camp Comus par le rond-point Mazala et arrêt soudure par le rond-point Mouhoumi, en longeant le mur des cours Sainte Rita.
Pascal BIOZI KIMINOU