Un coup de tonnerre! C’est l’effet produit par le décès vendredi 24 septembre 2021 à l’hôpital Henri Mondor de Créteil (Paris), en France, de Dominique Nimi Madingou «Nesmy» (76 ans), ancien ministre de Pascal Lissouba et ancien député de la circonscription unique de Makabana (département du Niari). Sa dépouille sera rapatriée au Congo dans les tout prochains jours pour ses obsèques qui auront à Dolisie.
La disparition de l’ancien ministre de la ville, ancien vice-président de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) parti fondé par le professeur Pascal Lissouba, désigné à l’issue du congrès extraordinaire de 2006 à Brazzaville, est considérée comme une perte inestimable pour la nation congolaise. Co-fondateur avec l’ancien ministre Jean Itadi du Congrès africain pour le progrès (CAP), parti d’opposition, il en est resté vice-président chargé des relations extérieures jusqu’au soir de sa vie.
Passionné des questions du pétrole dont il avait la maîtrise, il a été pendant des années, directeur commercial de la société nationale des hydrocarbures Hydro-Congo de laquelle est née l’actuelle Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). Le pétrole et le gaz affirmait-il, «sont indispensables à l’économie nationale et constituent et un secteur d’industries très porteur», et les hydrocarbures constituaient encore selon lui, «des ressources massivement demandées».
Dans ce domaine, l’homme possédait des compétences dans le marketing, les méthodes de recherche, les enjeux contemporains du pétrole et du gaz. C’est ainsi qu’à Hydro-Congo, son sens de l’adaptation aux opérateurs du monde du pétrole et sa prudence dans ce circuit étaient connus de tous. Il était aussi rigoureux et exigeant dans le travail.
Ministre de la ville, ses prérogatives au gouvernement de la République englobaient les politiques publiques d’aménagement des territoires urbains, la conservation environnementale, le social et le transport. Ce fut un ami et frère de longue date de Maurice Nguesso, frère aîné du président Denis Sassou-Nguesso, de Marius Mouambenga, ancien ministre lui aussi, et de bien d’autres caciques de la scène politique nationale.
Ayant été à la création de l’UPADS dont il était le principal sinon l’un des financiers ou argentiers et également du CAP, le patriarche Nimi Madingou a par ailleurs été un acteur du monde du business, domaine dans lequel il a roulé sa bosse. Très proche de l’Eglise, l’homme a noué d’étroites relations avec certains membres de l’épiscopat congolais, et quelques-uns étaient devenus ses frères.
Homme de grande culture, grand critique et très ouvert au débat, ce fut un père de famille aimable et attentif! En pays kouni son ethnie qui peuple la zone autrefois appelée la vallée du Niari et à travers le Congo, sa mort est interprétée sous le signe d’un baobab qui vient de se coucher. Souffrant depuis quelques temps, son état de santé n’était pas visiblement inquiétant.
Depuis quelques jours, les membres de sa famille, ses amis et proches se retrouvent à la morgue de l’hôpital Henri Mondor pour des instants de prière et de recueillement dans le cadre des préparatifs liés au rapatriement de sa dépouille, dont la date devra être conjointement décidée avec l’ambassade du Congo en France. Son inhumation aura lieu à Dolisie.

Aristide Ghislain NGOUMA