Pour être en phase avec le nouveau code forestier promulgué en juillet 2020 et sortir le Congo du marasme économique, le Gouvernement entreprend des voies et moyens pour développer la deuxième et troisième transformation du bois au Congo. Les propositions y relatives ont fait l’objet d’un atelier de validation organisé le 1er juillet dernier à Brazzaville, sous la houlette de Emile Ouosso, ministre des Zones économiques spéciales et de la diversification économique, représentant Rosalie Matondo, ministre de l’Economie forestière. En présence de ses collègues Nicéphore Fylla Saint Eudes du Développement industriel et Ludovic Ngatsé délégué au Budget.

Avec une industrie dominée par des unités de première transformation telles les scieries, les usines de déroulage, de tranchage et dont la production est spécialement dédiée à l’exportation, le secteur forestier congolais n’apporte aucunement la valeur ajoutée attendue par les pouvoirs publics. Au contraire, il créé des emplois à l’étranger au détriment des jeunes congolais.
Pour inverser la tendance, le Congo a reçu un financement de la Banque Africaine de développement (BAD) à travers le Projet d’appui au Climat des investissements et à la gouvernance sectorielle forêts/bois (PACIGOF). Celui-ci a mené l’étude pour la proposition de réformes et mesures de promotion des 2èmes et 3èmes transformations du bois consistant à dégager les possibilités de développer une industrie de transformation secondaire.
Plus d’une trentaine de mesures ont été suggérées par le cabinet FRM Ingénierie, pour réduire considérablement l’exportation des grumes et par conséquent promouvoir la transformation du bois au plan local.
Ces mesures d’essences fiscalo-douanières, commerciales voire culturelles vont de l’exonération fiscale sur les biens et équipements de transformation du bois à l’achat public des produits artisanaux, en passant par le soutien aux petites et moyennes entreprises du secteur, notamment en y apportant divers financements. «La mise en œuvre de cette réforme majeure nécessite un environnement habilitant au sein duquel les zones économiques spéciales, les politiques publiques de promotion du secteur privé et d’encadrement des PME, des PMI et du secteur informel, joueront un rôle prépondérant», a déclaré le ministre des Zones économiques spéciales à l’ouverture de l’atelier.
Il s’agit également pour l’Etat de montrer l’exemple en achetant des tables bancs, le mobilier de bureaux ou d’autres équipements des services publics auprès des artisans locaux, et non d’importer des produits forestiers des pays d’Asie ou d’Amérique, a indiqué un artisan.
Ces mesures permettront, ont déclaré les experts, de réduire le déséquilibre macroéconomique et surtout d’améliorer la place du Congo dans les échanges internationaux. «Le Gouvernement du Congo cherche à sortir du cercle vicieux des matières premières avec lesquelles notre pays s’insère de manière inégale dans les échanges internationaux. Nous ne voulons plus exporter nos emplois, nos valeurs ajoutées, toute notre richesse de manière brute», a renchérit le ministre Emile Ouosso.

Esperancia
MBOSSA-OKANDZE