Une semaine après leur manifestation du 7 décembre dernier, les membres du Comité des sinistrés du 4 mars 2012 conduits par Bruno Osseté ont été reçus par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, le 14 décembre. Les négociations entre les deux parties, déroulées en présence des députés de Ouenzé et de Talangai et d’une poignée de membres du Gouvernement, ont abouti, entre autres, au déblocage à l’immédiat avant la fin de l’année 2021 d’une enveloppe de 1 milliard de FCFA.
Ces négociations représentent une avancée significative dans le traitement du dossier des indemnisations du 4 mars, après une longue période d’hibernation depuis la mise en place d’une Commission de suivi des sinistrés du 4 mars en 2017. Ayant aplani les malentendus sur ce dossier, le comité des sinistrés et le Gouvernement ont décidé de repartir sur de nouvelles bases de négociation.
La Commission créée en 2017 et composée essentiellement de ministres sera désormais élargie aux élus des quartiers touchés ainsi que les administrateurs-maires des 5e et 6e arrondissements de Brazzaville.
En attendant la mise en place de cette nouvelle commission par décret du Premier ministre, le Gouvernement va dégager la somme d’1 milliard de F.CFA d’ici le 31 décembre, dans le cadre d’une dette qui s’élève à environ 250 milliards.
Cette dette concerne trois catégories de sinistrés, les victimes corporelles, les commerçants et les propriétaires de bâtis. Les victimes corporelles perçoivent normalement une rente viagère de 220. 000 FCFA mensuelle, en dépit d’arriérés de cinq mois. Les commerçants ont déjà reçu 10 milliards sur les 13 prévus. Le plus gros lot concerne les 12 941 propriétaires de bâtis pour un montant global de 243 milliards 049 millions de FCFA. A ce jour, la dette des bâtis n’est soldée qu’à hauteur de 700 millions de francs CFA. Pour mobiliser les fonds destinés au bâti, les deux parties projettent un appel de fonds international triennal.
En 2022, le Gouvernement a promis d’ajouter six milliards supplémentaires. Le reste de la dette sera apuré progressivement en trois ans, le temps de mobiliser des fonds. Néanmoins, le député de Talangai II, Jean Claude Ibovi, a émis le vœu que la ligne budgétaire des sinistrés du 4 mars soit dissociée des autres indemnités de l’Etat, notamment celles relatives aux expropriations.

Germaine NGALA