La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Brazzaville a prononcé mercredi 14 juillet 2021 une mise en liberté provisoire de six activistes de la société civile parmi lesquels: le docteur Alexandre Ibaka Dzabana, coordonnateur de la plateforme des Organisations de la société civile; Chryst Belvi Dongui Ganga, coordonnateur adjoint et porte-parole du mouvement citoyen Ras-le-bol, et quatre autres prisonniers d’opinion qui étaient détenus depuis plusieurs mois à la Maison d’arrêt de Brazzaville.

Les activistes Alexandre et Chryst Dongui ont été incarcérés en mars de l’année en cours pour «trouble à l’ordre public et atteinte à la sûreté de l’Etat». Après leur libération provisoire, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) conduit par son Directeur exécutif Georges Guila et le mouvement Ras-le-bol ont conjointement tenu un point de presse dans lequel ils demandent «l’abandon pur et simple des poursuites engagées contre ces acteurs de la société civile qui n’ont commis pour faute que le fait d’avoir émis une opinion». Ces organisations ont déclaré que l’ordonnance de mise en liberté provisoire est un moyen de pression destinée à restreindre la liberté de parole des activistes.
Les activistes des droits de l’homme se sont appesantis sur la libération de tous les prisonniers d’opinion, notamment Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa détenus depuis cinq ans dans les geôles de la Maison d’arrêt centrale de Brazzaville, déplorant leurs mauvaises conditions de détention et réclamant la mise en application de l’arrêté N°12899 en son article 3 qui vise à «veiller aux bonnes conditions d’hygiène et de détention des détenus».
La mise en liberté provisoire du Dr Alexandre Dzabana Ibacka âgé de 77 ans, à qui les autorités du pays reprochent d’avoir tenté de déstabiliser les institutions lors de la dernière présidentielle, est le résultat de la grande mobilisation de la société civile congolaise qui alertait déjà sur l’état de santé physique et morale dans lequel il était détenu.
Signalons que la Constitution du Congo dispose en son article 31 que «les personnes âgées et les personnes vivant avec handicap ont droit à des mesures de protection en rapport avec leur besoin physique».
Le Dr. Alexandre Dzabana Ibacka présentait des antécédents de santé incompatibles avec toute forme de détention. Se trouvant dans un état critique au moment de sa sortie de prison, l’activiste a été aussitôt admis dans une clinique de la place pour y recevoir les soins appropriés.

Roland KOULOUNGOU
(Stagiaire)