A l’occasion du 114e anniversaire de la Journée internationale des droits des femmes célébrée le 8 mars 2024, le bureau du Senat a organisé à l’endroit des femmes de cette institution une matinée d’échanges sur le thème national : «Intensifier l’autonomisation des femmes congolaises pour parvenir à l’égalité des sexes».
C’était le vendredi 22 mars 2024 à son siège à Brazzaville, sous la houlette de la vénérable Elisabeth Mapaha, deuxième secrétaire du Senat. En présence de Véronique Loembhet Nitou Landou, première vice-présidente de la commission Santé, affaires sociales, famille et de genre et de Rebecca Moundélé-Ngolo, présidente du groupe parlementaire de l’opposition.
Les femmes du Senat vêtues pour nombre d’entre elles en pagne avec effigies et la décoration ‘’8 mars’’ ont pris d’assaut la salle de conférence de cette chambre. Elles ont eu droit à deux communications portant sur le thème national et sur le cancer du col de l’utérus, deuxième cancer chez la femme après celui du sein.
Le thème sur l’autonomisation de la femme a été développé par la directrice de la promotion de la femme, Isabelle Ewandza. L’exposante a fait savoir que pour rendre autonome la femme, il faut investir dans les politiques et les systèmes de protection sociale pour créer un environnement permettant aux femmes d’accéder au marché du travail. Elle a, par ailleurs, mis à la connaissance de l’auditoire des instruments juridiques nationaux et internationaux qui condamnent les actes de violences à l’égard des femmes. «Pour assurer leur autonomisation et parvenir à l’égalité des sexes, il est important d’augmenter le pouvoir des femmes, en les mettant au centre de notre société. Et leur offrir le choix de pouvoir agir dans la construction de notre pays», a-t-elle affirmé.
S’agissant de l’exposé sur le cancer, le Pr Judith Nsondé Malanda, directrice du Programme national de lutte contre le cancer a rappelé que toutes les parties du corps humain peuvent se cancériser. Le cancer existe bel et bien au Congo. Les plus fréquents chez la femme, en première position, le cancer du sein. Par année, on a au moins 558 nouveaux cas. Le deuxième cancer est celui du col de l’utérus, pour lequel on enregistre au moins 395 nouveaux cas par année, a dit la cancérologue. Le cancer du col de l’utérus est une prolifération anarchique des cellules dûe à un virus dit ‘’papillom humain’’. Il se transmet par voie sexuelle. Ses signes d’alerte sont, entre autres, des saignements anormaux. «Les infections chroniques n’existent pas, il faut se faire consulter pour éviter l’irréparable», a martélé le Pr Nsondé Malanda. Pour être à l’abri, elle a exhorté d’adopter des comportements responsables. Eviter le multipartenariat, la consommation abusive de tabac et d’alcool. La vaccination étant un moyen sûr et un dépistage régulier, de préférence tous les ans, pour être épargné. Il existe trois vaccins qui peuvent être administrés à partir de l’âge de 13 ans. «A travers cette communication, nous avons compris que l’Etat donne des possibilités constitutionnelles, législatives… à la femme pour s’autonomiser, il appartient désormais à cette dernière de se réveiller. La cancérologue nous a édifié sur le cancer du col de l’utérus qui ravage beaucoup de femmes congolaises, et nous avons compris qu’il est nécessaire d’opter pour un dépistage précoce pour éviter le pire, chaque deux ans au besoin. Aussi, nous avons été exhortées à l’abandon des comportements déviants comme la multiplicité des partenaires, qui peut aussi être à l’origine de cette pathologie qui se transmet par voie sexuelle», a résumé Bonelle Bomola, attachée à la commission Santé.
Clôturant la journée, Mme Elisabeth Mapaha a invité les femmes à sortir de leur léthargie. «Il nous faut saisir les opportunités comme le font les hommes, donnons-nous cette chance de nous ouvrir et de frapper aux portes. Tout le monde n’a pas la chance de réussir sur le banc de l’école, non plus d’avoir des parents nantis pour soutenir leurs études, partout où la femme se trouve, quelle que soit sa précarité, peut réussir. Il faut se donner de la valeur. Il faut qu’on murisse le thème international ‘’accélérer le rythme’’, je pense que ça nous amènera très loin», a-t-elle dit, remerciant le président de cette chambre parlementaire pour sa volonté de réunir les femmes autour des thèmes importants pour leur vie depuis cinq ans. «Investir en faveur des femmes, accélérer le rythme», tel a été le thème international de l’édition 2024.
Germaine NGALA