Après la session de formation des Commissions épiscopales sur l’autonomisation en vue de faire le diagnostic et bien rédiger les projets, tenue en décembre de l’année dernière, le secrétariat général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) multiplie les rencontres pour que les différentes structures de l’Eglise se mettent en ordre de bataille pour lutter contre la pauvreté en autofinançant leurs projets de développement au service de la communauté. Les économes et les chargés du développement des diocèses du Congo se sont donnés rendez-vous à Brazzaville, du 18 au 21 janvier 2021 au Centre interdiocésain des œuvres (CIO) pour réfléchir sur le comment rédiger un projet qui soit rentable et bénéfique pour l’Eglise.

Au début, l’abbé Brice Armand Ibombo a présenté les objectifs et donné la quintessence de cette session. Depuis mars 2020, le secrétariat de la CEC a initié des demandes et obtenu un appui financier auprès de la Conférence épiscopale des Etats Unis, département «Fonds pastoral de solidarité pour l’Eglise d’Afrique» pour organiser des sessions de formation axées sur l’autodiagnostic des commissions épiscopales, les aumôneries, les séminaires et les moyens de communication pour une étude stratégique d’autonomisation financière de la CEC.
«En effet, la crise économique et financière que traverse notre pays nous fait réfléchir et a attiré l’attention de la Conférence épiscopale du Congo sur la diminution des aides provenant de l’extérieur. Un message est donc donné à tous, celui d’inviter les économes et les chargés du développement de nos diocèses à penser à l’autofinancement ou à la prise en charge de notre Eglise. Cette année, l’Eglise du Congo célèbre les 138 ans de son évangélisation. C’est l’âge de la maturité spirituelle et évangélisatrice, mais du point de vue économique, nous sommes tous à l’état primaire, vivant toujours de la main tendue avec des projets, des subsides et des demandes d’aides tant à l’extérieur qu’à l’intérieur», a souligné l’abbé Brice Armand Ibombo.
A l’ouverture des travaux, Mgr Victor Abagna Mossa, archevêque d’Owando, vice-président de la CEC, a indiqué que les diocèses du Congo éprouvent d’énormes difficultés pour leur développement. «La diminution des finances dans l’Eglise est réelle et il faut en prendre conscience. Les projets de développement doivent être bien ficelés. Il faudrait les limiter pour que l’Eglise du Congo renonce à l’aide de l’Œuvre pontificale de Rome, renoncer au subside ordinaire fourni à chaque circonscription ecclésiastique. Ces inquiétudes, ces questionnements doivent assurément partir du corps économe, responsable du développement diocésain. Pouvons-nous, nous passer de l’aide des Eglises sœurs d’Europe et du Canada? Ne devons-nous pas aider nos paroisses à se réveiller et à vivre autrement? Les prêtres ne doivent-ils pas changer de comportement et la manière de vivre? Les mentalités des jeunes qui sont dans les séminaires ne doivent-ils pas recevoir une autre formation afin que les économes et les chargés de développement nous aident à prendre des décisions vitales et courageuses pour des lendemains meilleurs de notre Eglise locale du Congo? Travaillons et gagnons notre pain à la sueur de notre front afin d’aider les plus démunis de notre Eglise et de notre société. Nous devrions ainsi aider notre société à ne pas attendre tout du politique enrichi, mais à travailler avec fierté, usant de son intelligence, de sa volonté et de son amour», a indiqué Mgr Victor Abagna Mossa.
Après la présentation du chronogramme de la session par MM. Brice Anicet Maléla et Raoul Sika, experts de la CEC, la gestion des biens communs dans l’Eglise a été la communication inaugurale présentée par l’abbé Lambert Kionga, secrétaire général et économe de la CEC. «L’Eglise a le droit de disposer, d’acquérir et d’administrer les biens, mais cela doit tenir compte des lois établies par les pouvoirs publics. Les offrandes offertes par les fidèles laïcs du Christ ne doivent pas être utilisées à des fins personnelles, mais au bénéfice de la communauté. Il faut savoir respecter l’intention du donateur et les biens ne doivent pas être détournés. Un gestionnaire des biens ou un économe doit faire le suivi évaluation à mi-parcours des projets déjà élaborés. La gestion des biens commun répond à un certain nombre d’exigence, de lois et de règles», a-t-il réaffirmé.
Des communications diverses ont été développées par les experts sur les méthodes SWOT (opportunités, forces, faiblesses et menaces) et SMART (faire la main tendue vers l’extérieur) pour des connaissances plus approfondies en faveur des participants.
Au terme de leurs travaux, les participants ont fait plusieurs recommandations aux évêques du Congo, pour que les conclusions issues de cette session soient prises en compte.

Pascal BIOZI KIMINOU