Au fil des années, l’Africa CEO forum s’impose comme le rendez-vous quasi-incontournable du secteur privé sur le continent. L’édition 2025 s’est tenue du 12 au 13 mai 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Elle a réuni plus de 2500 patrons ou cadres dirigeants. Et pas moins de six chefs d’Etat y ont pris part, sous le patronage du président Alassane Ouattara.

Alors que le monde entre dans une nouvelle ère de fragmentation stratégique, marquée par la résurgence des guerres commerciales, le retour du souverainisme économique et la redéfinition des alliances globales, l’Afrique s’interroge sur sa capacité à projeter une puissance autonome, collective et durable. Ce débat a été au centre de l’Africa CEO forum.

Une ambition autour de laquelle ont échangé les présidents Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud); Paul Kagame (Rwanda); Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie) ainsi que le vice-président Tiemoko Mayliet Koné (Côte d’Ivoire). Etaient aussi présents aux assises, les présidents Diomaye Bassirou Faye du Sénégal et John Dramani Mahama du Ghana. Au cours des débats: la nécessité de renforcer l’articulation entre Etats et secteur privé, mais aussi de repenser les outils d’intégration régionale qui à ce jour n’ont pas encore tenu toutes leurs promesses.

Si la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), l’Union africaine ou encore les Communautés économiques régionales ont été pensées comme leviers de croissance, leur mise en œuvre reste difficile et surtout très lente. Quant au secteur privé, il peine encore à s’imposer comme moteur de transformation économique, faute d’un environnement suffisamment propice à l’investissement, à l’innovation et à l’industrialisation.

Quelles sont les réformes à engager d’urgence pour créer un véritable espace économique africain souverain, résilient et compétitif? C’est tout l’enjeu de la discussion qui s’est tenue dans le cadre de l’Africa CEO forum 2025. Lors de cette grand-messe, organisée par Jeune Afrique media group, il a aussi été question de gouvernance économique, dialogue public et développement du commerce interafricain. Tout cela en présence des têtes d’affiche comme la patronne du groupe Orange Christel Heydemann, mais aussi d’une guest-star plus inattendue: le chanteur américano-nigérian Davido.

Alain P. MASSAMBA