La ville de Brazzaville a abrité le 15 avril 2022 la 2e évaluation internationale comparative du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) réalisé en 2019, couplée au lancement de sa campagne de restitution. L’évènement a été placé sous les auspices du ministre de l’Enseignement prescolaire Jean-Luc Mouthou, en présence du secrétaire général de la Conférence des ministres de l’éducation des Etats et gouvernements de la francophonie (CONFEMEN) Abdel Rahamane Baba-Moussa, du responsable national PASEC Massembo Balou et de l’administrateur-maire de Ouenzé Marcel Nganongo.

Le PASEC, un des deux programmes importants de la CONFEMEN vise à informer sur l’évolution des performances des systèmes éducatifs, afin d’aider au pilotage de la qualité de l’éducation. Entre 1991 date de sa création et 2002, il a réalisé trente-cinq évaluations nationales des acquis scolaires dans une vingtaine de pays en Afrique et en Asie. La première évaluation est intervenue en 2014 dans dix pays et a permis de mesurer le niveau de compétences des élèves en début (2e année) et fin de scolarité (6e année) du primaire en langue d’enseignement (français) et en mathématiques. La deuxième du genre a connu la participation de quatorze pays dont le Congo.
Les résultats présentés sont issus d’une longue démarche scientifique et consultative qui a permis de recueillir les informations sur les écoles primaires du Congo et une enquête sur les enseignants et les directeurs d’écoles. Cette évaluation révèle que les performances des élèves en début de scolarité sont satisfaisantes et que celles des élèves du 6e année restent encore à améliorer essentiellement du point de vue des mathématiques. Cependant des efforts restent à fournir. «Comme les plans sectoriels de l’éducation sont en général les cadres stratégiques sur lesquels les pays s’appuient pour améliorer la qualité de l’éducation, nous allons solliciter un appui de la CONFEMEN sur ces plans pour mieux accompagner les Etats et gouvernements membres», a déclaré le secrétaire général de la CONFEMEN. Cette évaluation a engendré une étude sur les plans sectoriels de 17 pays dont le Congo pour essayer de voir le niveau d’exécution dans la mise en œuvre par rapport à l’atteinte de l’Objectif de développement durable (ODD) 4 lié à l’éducation. L’étude montre que sans effort important, l’ensemble des 17 pays risque à l’horizon 2030 de ne pas renseigner positivement toutes les cibles. «Nous avons réuni ces pays pour identifier les axes d’intervention sur lesquels nous allons travailler. Cinq axes ont été retenus: l’amélioration de la qualité des enseignants; des ressources éducatives (manuels scolaires) mais aussi des ressources en ligne puisque la COVID-19 nous a montré qu’on a besoin de développer un système de ressources éducatives en ligne. Nous avons un programme ’imagine école’’ qui sera chargé d’accompagner les pays pour améliorer la qualité de l’éducation. Nous avons le renforcement de la protection de la petite enfance, c’est un facteur important. A cela s’ajoute la prise en charge des enfants hors de l’école à travers des dispositifs alternatifs. Enfin, nous avons la formation technique et professionnel qui est un facteur important de l’employabilité des jeunes», a dit Baba-Moussa, qui s’est dit satisfait de constater qu’il y a une sorte de coïncidence entre les recommandations qui ont été formulées pour le Congo et celles qui ont été identifiées globalement avec les Etats. «Nous serons à vos côtés pour accompagner les réformes qui permettront d’améliorer les résultats scolaires au Congo», a-t-il assuré.
La deuxième évaluation du PASEC est précédée de la publication du rapport international à Dakar au Sénégal sous le parrainage du Président Macky Sall, parrain de la CONFEMEN. Ce rapport présente une comparaison des performances des élèves du primaire de quatorze pays ayant participé à l’évaluation et ayant donné lieu à des analyses plus fines à travers un rapport national par pays.
A noter que c’est pour répondre au souci majeur de l’accès à l’éducation primaire de qualité pour tous, en dépit des efforts consentis par les Etats et la communauté internationale, que les ministres de l’éducation des pays membres de la CONFEMEN ont crée en 1991 le PASEC pour leur servir d’outil de pilotage de la qualité de l’éducation.

Esperancia
MBOSSA-OKANDZE