Le directeur général du ‘’Complexe scolaire Emmaüs’’, Emerson Massa a formulé le vœu auprès du Haut- commissaire à l’éducation de voir son établissement prendre part aux assises des états généraux de l’éducation prévus dans les prochains mois.

Le Congo ne compte qu’une seule école inclusive, construite par l’ONG «Viens et Vois», avec l’appui financier de la Mission évangélique Braille (MEB), une organisation non gouvernementale Suisse. L’établissement a ouvert ses portes le 1er octobre au titre de l’année scolaire 2019-2020. Les enseignements sont donnés aux apprenants valides et aux déficients visuels (malvoyants ou aveugles).
M. Emerson Massa tient à cette participation pour les objectifs suivants: faire connaître l’école inclusive en se basant sur sa démarcation avec l’école spécialisée; mettre à la disposition des autorités compétentes les problèmes auxquels sont confrontés la première école du genre et proposer des pistes de solutions; suggérer une politique de développement des écoles inclusives sur l’ensemble du territoire national au lieu des écoles spécialisées.
«L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) encourage actuellement la construction des écoles inclusives où l’enseignant à la capacité de dispenser les cours à la fois aux enfants valides et aux déficients visuels, en lieu et place des écoles spécialisées», a expliqué Emerson Massa.
Au cours des assises des états généraux de l’éducation, a-t-il annoncé, «les discussions devront porter sur le problème d’apprentissage des personnes vivant avec handicap visuel. Il s’agira notamment des besoins cruciaux des apprenants déficients visuels à savoir, l’instauration du Braille dans les programmes d’enseignement dans les écoles de formation des enseignants (ENI, ENS et autres), la prise en compte du personnel enseignant capable de dispenser des cours de Braille ainsi que celle de la construction des écoles inclusives sur l’ensemble du territoire national».
L’école inclusive, a-t-il poursuivi, «vise à offrir à chaque apprenant un environnement scolaire adapté à sa particularité en fonction de ses besoins, talents et ses conditions de vie sociales et économiques, tout en maximisant ses potentiels».
Il a déploré l’absence des écoles inclusives au Congo, en dépit de la seule école inclusive construite à Kintélé aux environs de Brazzaville, dans le département du Pool.
Selon lui, nous devons aller à une véritable école inclusive à l’échelle nationale: «Une seule école en ville ne rendra pas service aux autres enfants en situation de handicap dans les départements du pays qui voudront bien apprendre, car Brazzaville ne dispose pas des maisons d’accueil pour les prendre en charge. La création des écoles inclusives a une importance capitale et permettra à ces personnes vulnérables de côtoyer les valides en créant un environnement sain qui les encouragera à sortir de l’isolement», a-t-il précisé.
Les personnes handicapées, a-t-il fait savoir, ont droit à l’éducation inclusive sur le même pied d’égalité conformément aux Objectifs durables de développement (ODD4) 2015-2030, dont l’ambition est d’élargir à tous l’accès aux possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
Pour soutenir sa vision, il a donné deux exemples patents sur les difficultés rencontrées par les déficients visuels lors des examens d’Etat: l’inégalité du temps de l’épreuve aux examens d’Etat. Quand une épreuve à une durée de 2h 00 mn, le candidat valide se jette sur le sujet immédiatement. Pendant ce temps, le déficient attend la transcription de son accompagnateur; l’absence des animateurs de telles écoles dans les équipes pédagogiques et la non insertion des outils appropriés dans les examens d’Etat; le non recrutement automatique dans la Fonction publique des bénévoles diplômés et formés dans ces écoles.

Alain-Patrick MASSAMBA