Face à l’état critique du système éducatif congolais, la Dynamique pour la promotion de l’éducation de qualité pour tous & développement (DPEQPTD) a organisé vendredi 18 juillet 2025, à la Maison de la société civile, un plaidoyer pour relever le secteur. Une action citoyenne pour interpeller le Président de la République sur l’urgence d’une réforme structurelle de l’école congolaise.
L’objectif de cette initiative serait de sortir le système éducatif de son ‘’profond marasme’’. Classes surchargées, établissements délabrés, déficit d’enseignants, absence de planification rigoureuse, résultats scolaires alarmants… la DPEQPTD dresse un tableau sans appel. Son plaidoyer se veut un cri du cœur, mais aussi un appel à la responsabilité et à l’engagement politique au plus haut niveau de l’État, a lancé le président de cette dynamique.
Patrice Tsoumou, président de la Dynamique a illustré la situation par une analogie saisissante : «Le système éducatif est un enfant malade que l’on a amené à l’hôpital. Le médecin les Etats généraux de l’éducation a fait son diagnostic et prescrit une ordonnance. Mais depuis, personne ne s’est pressé d’aller à la pharmacie chercher les médicaments». Selon lui, un quinquennat s’achève sans que des mesures concrètes aient été mises en œuvre, malgré le consensus sur la gravité de la situation.
La DPEQPTD regrette que les recommandations issues des Etats généraux de l’éducation de janvier 2024 ne soient pas encore traduites en actions. «À ce rythme, on risque de passer de chaos en chaos», avertit-elle. C’est à ce titre que la Dynamique sollicite une rupture avec les pratiques managériales traditionnelles, jugées peu transparentes et inefficaces. Elle propose une gouvernance participative de l’éducation, fondée sur la redevabilité, la transparence des programmes ministériels, et l’évaluation régulière des performances.
Autre proposition: l’obligation pour les responsables politiques d’inscrire leurs enfants dans les écoles publiques. Une mesure symbolique, mais porteuse d’un véritable potentiel de transformation. Elle vise à susciter une prise de conscience collective et à créer une pression sociale pour améliorer les conditions de l’enseignement public. Une idée similaire est avancée pour le secteur de la santé, appelant les dirigeants à se faire soigner dans les hôpitaux publics.
L’association se positionne en partenaire, prête à accompagner les pouvoirs publics avec des propositions concrètes, dans un esprit constructif, a dit Patrice Tsoumou. Il a invité tous les acteurs: autorités, citoyens, partenaires sociaux, enseignants, médias à s’engager dans ce combat commun pour refonder l’école congolaise. Car, rappelle-t-il, «l’éducation est le navire dans lequel toute nation s’embarque pour aller vers le rivage du développement». La DPEQPTD exhorte le Président de la République à faire de cette cause une priorité nationale.
Darchevie KETTE BONAZEBI (Stagiaire)







