Les experts du secteur de la santé, des autorités politiques et déconcentrées étaient en conclave du 16 au 18 juillet 2025 au Centre international des conférences de Kintélé pour réfléchir sur les pratiques efficaces à mettre en œuvre afin de garantir aux populations un meilleur accès aux soins de qualité et adaptés à leur besoin.
C’était à l’occasion de la deuxième session ordinaire du Conseil national de la santé ouvert par le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, en présence de membres du Gouvernement et d’autres personnalités politico-administratives.

A la cérémonie d’ouverture, le représentant de l’OMS au Congo, le Dr Vincent Dossou Sodjinou, avait souligné que son organisation estime que ‘’le leadership, la gestion stratégique et la gouvernance à tous les niveaux sont essentiels pour garantir le plein exercice du droit au meilleur état de santé possible‘’. «Ce conseil nous permet d’évoluer vers la couverture sanitaire universelle, …, vers la prévention et la réponse aux urgences et vers la promotion d’un meilleur état de santé et de bien-être pour nos populations. L’atteinte de ces stratégies nécessitera un renforcement de tous les piliers du système y compris la qualité et la disponibilité des ressources humaines conformément à la stratégie mondiale sur les ressources humaines pour la santé à l’horizon 2030, adoptée par l’Assemblée mondiale de la santé en 2016», a-t-il dit.
C’est sur le thème :«La gouvernance du système de santé congolais, face aux défis de l’atteinte de l’objectif de développement durable 3 (ODD3)» que se sont tenues les assises du deuxième conseil national de la santé. Dans une démarche de dialogue et de partage, les professionnels de la santé ont posé le diagnostic du secteur et proposé des pistes de solutions allant, entre autres, de la revitalisation des districts sanitaires à l’amélioration du financement du secteur en passant par le renforcement des infrastructures et des équipements.
Pour un financement optimal de la santé, les membres du conseil ont sollicité l’affectation de revenus de financements innovants au secteur de la santé, tout en renforçant les mécanismes de réédition des comptes et d’équité territoriale pour réduire les inégalités. Un suivi des recettes générées par les formations sanitaires qui devrait également être priorisé.

Dans l’optique de réduire les évacuations sanitaires, objet de plusieurs malversations, les conseillers ont recommandé au Gouvernement de mettre en œuvre des stratégies idoines pour la gestion efficace des ressources et la négociation des tarifs préférentiels auprès des partenaires.
Premier maillon de la pyramide sanitaire, les districts sanitaires sont malheureusement l’ombre d’eux-mêmes en raison des faiblesses budgétaires. La solution viendra, selon les membres du conseil, de la décentralisation de leurs allocations budgétaires, en affectant 15% du budget des collectivités locales aux formations sanitaires, ainsi que du renforcement des capacités techniques et managériales des ressources humaines qui y sont affectées.
Face aux urgences de santé publique, les participants ont estimé qu’il convient de rendre opérationnel un mécanisme de coordination multisectorielle suivant l’approche «une seule santé» pour une réponse intégrée aux menaces sanitaires. Le Gouvernement est également appelé à pré-positionner les intrants d’urgence en fonction des cartographies des risques tout en veillant à la provision des stocks d’urgences départementaux.
Pour le ministre de la Santé et de la population le Pr Jean Rosaire Ibara, ces recommandations traduisent la volonté des professionnels à impulser les réformes entreprises dans le secteur sanitaire, car «l’équité en santé n’est pas une option, c’est une exigence morale et un fondement de la cohésion sociale. Face aux menaces qui pèsent sur la santé, qu’il s’agisse des pandémies, … ou des nouvelles vulnérabilités sociales, notre santé doit se montrer adaptable et proactive» a-t-il recommandé.
E.M.-O.







