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EGLISE CATHOLIQUE : Le Cameroun pleure le Cardinal Christian Tumi, un patriarche

EGLISE CATHOLIQUE : Le Cameroun pleure le Cardinal Christian Tumi, un patriarche

Archevêque émérite de Douala, le Cardinal Christian Wiyghan Tumi s’est éteint à 90 ans, samedi 3 avril 2021. Son décès a plongé le peuple camerounais dans le désarroi; le pays pleure un prélat, mais qui était devenu un patriarche. L’homme de Dieu était connu pour ses prises de position et son franc-parler. Il s’est souvent opposé au régime du président Ahmadou Ahidjo, et de son successeur Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.

Le Cardinal Christian Tumi avec le Pape François

Après l’annonce de son décès, plusieurs messages de condoléances ont été adressés au gouvernement camerounais, à la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), mais aussi à l’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda son successeur. Parmi ces nombreux messages, celui du Pape François qui a rendu hommage à un artisan de paix.
Dans un télégramme adressé à Mgr Samuel Kleda, son successeur au siège archiépiscopal de Douala, le successeur de Pierre a notamment salué la mémoire du Cardinal Tumi, très investi dans la réconciliation entre francophones et anglophones. «Apprenant avec peine le décès de notre frère le Cardinal Christian Tumi, je tiens à vous exprimer mes condoléances et mon union dans la prière avec le Collège cardinalice, la famille et les proches du défunt ainsi qu’avec toutes les personnes touchées par ce deuil», a écrit le Pape, qui a retracé son long ministère épiscopal, qui a duré plus de 40 ans.
Le Pape François a rappelé que «nommé évêque de Yagoua, ensuite archevêque de Garoua puis de Douala, le Cardinal Tumi marqua de manière inoubliable l’Eglise ainsi que la vie sociale et politique de son pays, s’engageant toujours courageusement pour la défense de la démocratie et la promotion des droits humains. Parvenu à un âge avancé, il resta toujours disponible au service de la paix et de la réconciliation».

Le Cardinal Christian Tumi et l’abbé Mesmin Massengo, en juillet 2014

Le Souverain pontife a fait écho aux médiations assumées par le Cardinal jusqu’à une époque très récente. «Créé Cardinal par Saint Jean-Paul II en 1988, il fut un fidèle collaborateur des Papes assumant diverses charges au sein de la Curie romaine. Que le Seigneur accueille son serviteur dans sa paix et dans sa joie! En gage de réconfort, en ce temps de Pâques, je vous adresse, Excellence, la bénédiction apostolique ainsi qu’à la famille et aux proches du Cardinal défunt, notamment aux personnes qui l’ont entouré ces dernières années, et à toutes celles qui prendront part, dans l’espérance de la résurrection, à la célébration des obsèques», a également écrit le Saint-Père dans son message.
Célébré par les uns et craint par d’autres, le Cardinal Christian Tumi était originaire de Kikaikelaki (Kumbo), dans la partie anglophone du Cameroun, en proie depuis cinq ans environ à une crise politique. Né le 15 octobre 1930, le prélat a été ordonné prêtre, le 17 avril 1966 pour le diocèse de Buéa. Il a été successivement évêque de Yagoua (1979-1982), archevêque coadjuteur puis archevêque de Garoua (1982-1991), deux diocèses du Nord Cameroun, dans la province ecclésiastique ayant pour siège Garoua. Puis, archevêque de Douala (1991-2009) jusqu’à sa retraite.
En novembre dernier, il s’était retrouvé brièvement entre les mains des ravisseurs séparatistes à Bamenda dans le Nord-ouest pendant qu’il menait une médiation entre les parties en conflit. Le Cardinal Tumi a été souvent envoyé comme légat du Pape notamment dans la sous-région. Ce fut le cas lors des obsèques du Cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi en 2007, lorsqu’il avait présidé à Kinshasa, en RD Congo, la messe des funérailles en la cathédrale Notre-Dame du Congo.
Deuxième Cardinal de la sous-région Afrique centrale après Emile Biayenda, le Cardinal Tumi fut un grand ami du Congo, pays qu’il a visité pour la dernière en juillet 2014, à l’occasion de la 10e Assemblée plénière de l’Association des Conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC) qui portait sur la famille.

Aristide Ghislain
NGOUMA

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A propos de l'auteur

Editorial

Le pays change, nous aussi

Même quand l’Histoire avance, il nous arrive de ne pas toujours en distinguer les séquences. Nous sommes entrés dans ce mois des douleurs où il nous arrive souvent de pleurer séparément, parfois en union, deux morts illustres de notre Panthéon national. Il y a 46 ans en effet, le Président Marien Ngouabi et le Cardinal Emile Biayenda étaient assassinés à quatre jours d’intervalle l’un de l’autre.

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