Les Congolais se sont rendus aux urnes les 4 et 10 juillet 2022 pour élire les 151 députés de la 15ème législature de l’Assemblée nationale et renouveler par la même occasion, les conseils départementaux et municipaux lors des élections législatives et locales, dont la campagne électorale s’est achevée le vendredi 8 juillet dernier, à minuit, sur l’ensemble du territoire.

Les différents candidats des partis politiques et les indépendants en lice s’étaient véritablement lancés dans la campagne. Comme des loups affamés, ils sont allés à l’assaut des électeurs en distribuant tee-shirts, casquettes, pagnes et, surtout, de l’argent qui a été au cœur du vote.
La bataille était rude, plus entre candidats qu’entre familles politiques. La campagne électorale a mis au grand jour les méthodes peu démocratiques des uns et des autres. L’intolérance a surgi et l’argent a joué un rôle déstabilisateur.

Les listes électorales
Les listes électorales

Au regard de la campagne électorale, on peut dire sans risque de se tromper que les différents candidats en lice se sont livrés une bataille sans merci.
L’enjeu du sénat n’est pas trop politiquement déterminant; il l’est plutôt à l’Assemblée nationale où la majorité demeure donc d’une importance indéniable pour le bon fonctionnement des Institutions.
Une chose est vraie, il y a eu un foisonnement des candidats, surtout des indépendants. Le PCT et ses alliés sont aujourd’hui la seule formation politique du pays à disposer d’une véritable machine électorale. Beaucoup d’indépendants ont bousculé les candidats présentés par les partis politiques. Ils constituent une force potentielle et non négligeable qui peut changer la donne politique dans le pays à condition que les choses soient bien organisées.
Dans les départements et districts où les élections ont eu lieu, le scrutin s’est tenu sans heurts, dans le calme et la sérénité.
Plus de deux mille candidats étaient en lice pour les élections législatives pour 151 sièges seulement à pourvoir. Plusieurs indépendants proches du pouvoir ou non, et surtout, beaucoup d’enfants des dignitaires du pays se sont lancés à l’assaut de la politique.
Les conseillers départementaux et municipaux) éliront à leur tour les sénateurs dont la date du scrutin n’est pas encore fixée.
Il s’agissait, pour la députation, du premier tour. Tandis que pour les conseillers départementaux et municipaux, du tour unique d’un scrutin à la proportionnelle. Mais sur l’ensemble du territoire national, comme à chaque élection, des dysfonctionnements ont été constatés, malgré les multiples concertations organisées pour améliorer la gouvernance électorale.
Le sempiternel problème des noms qui manquaient sur les listes comme si l’opération de révision générale des listes électorales et de retranchement des noms de ceux qui n’y sont plus, n’avait servi à rien.
Des électeurs qui avaient du mal à retrouver leurs noms ou qui n’avaient pas leurs noms sur les listes; des cartes d’électeur sans noms sur les listes; des électeurs manquaient de cartes d’électeurs, mais qui avaient leurs noms sur une liste. Le vote par procuration sans les pièces d’identité des intéressés, alors que les électeurs qui avaient des actes de naissance ont été obligés d’avoir deux témoins pour voter.
Ceux qui avaient des duplicatas d’acte de naissance ou des récépissés de la carte d’identité n’ont pas été autorisés à voter, tout comme ceux qui avaient les noms sur les listes électorales mais sans carte d’électeur qui n’ont pas été distribuées dans les quartiers, zones ou blocs. Certains bureaux de vote ont ouvert très en retard ou manquaient de bulletins. Il a fallu attendre des heures pour que le scrutin démarre, la fermeture précoce de certains bureaux de vote a été également signalée.
L’incapacité pour certains électeurs, surtout les personnes âgées à voter sur un bulletin unique par manque de pédagogie et de spots ou d’émission de sensibilisation de la part de la CNEI (Commission nationale électorale indépendante), l’affichage la veille ou le jour même du scrutin des listes électorales devant les bureaux de vote ont été aussi pointés du doigt. Tout comme un trafic de cartes d’électeurs vendues à 2000 F.Cfa.
Le PCT est en voie de gagner son pari d’obtenir une majorité écrasante. C’est tout au moins l’ambition que s’était fixée sa direction politique. Un véritable raz-de-marée, sinon une promenade de santé, pourrait-on dire.
Cyr Armel
YABBAT-NGO