Institution spécialisée de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) en matière d’électricité, le Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC), qui fête ses 20 ans cette année, a organisé du 1er au 3 mars 2023 à Brazzaville une formation des cadres des entreprises d’électricité des pays membres sur le logiciel de modélisation et de planification du secteur électrique régional.

Près d’une vingtaine de cadres des différentes sociétés d’électricité des pays de la CEEAC ont participé à cette formation assurée par le groupe d’experts de l’Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD, dans le cadre de l’élaboration du schéma directeur continental du secteur électrique, en général, et celui de l’Afrique centrale, en particulier.
L’objectif visé est le renforcement des capacités des ressources humaines des Etats et des sociétés d’électricité en vue de leur permettre de contribuer plus efficacement au développement du marché régional de l’électricité.
Atadet Azarak Mogro, secrétaire permanent du PEAC, a rassuré de la volonté de la sous-région : «Notre sous-région se doit d’être la locomotive de l’Afrique dans le secteur électrique».
Tonderayi Gumunyu, expert de l’agence de développement-NEPAD, a souligné que «cette formation permet de transférer aux agents les modèles pour bien identifier ce dont nous avons vraiment besoin. Nous souhaitons avoir un modèle unitaire ou unique pour l’électrification dans nos pays respectifs».
Ouvrant les travaux, Célestin Koumba, directeur général de l’énergie du Congo, a souligné l’importance de la politique d’intégration économique par l’électricité et le rôle du PEAC: «Elle correspond assurément à la stratégie du développement du secteur de l’électricité, impulsée par le Gouvernement de la République du Congo. Face au défi majeur de l’électrification de l’Afrique centrale, le secrétariat permanent joue le rôle majeur dans la mise en œuvre des projets d’intégration prioritaires et du programme d’électrification transfrontalière».
A la fin des travaux, certains participants ont exprimé leurs sentiments.
«Dans chacun des pays, on a des logiciels qui ne permettent pas de faire des simulations. Mais, dans une vision globale, on peut atteindre des zones du Pool énergétique de l’Afrique centrale. Le modèle unique, je pense, c’est la vision globale», a affirmé Ludovic Djoumessi (Cameroun).
Vincent Okonguebé (Congo) a, pour sa part, déclaré: «Ce logiciel est suffisamment complexe, le temps de trois jours qui nous a été accordé ne pouvait pas suffire. Le vœu est d’uniformiser les choses dans le cadre de l’intégration sous régionale. C’est intéressant que nous puissions travailler avec le même logiciel».
Mme Doudou Brahim Djibril (Tchad) a, également, livré ses impressions : «Cela nous a paru juste une présentation du logiciel pour qu’on en dispose dans notre pays. L’uniformité de la modélisation et de la planification du secteur électrique régional répond aux besoins des Etats de la sous-région. Cela va nous conduire à un modèle dans le domaine de la planification sur le plan national et avec les pays voisins».
Clôturant les travaux, Atadet Azarak Mogro a déclaré : «Cette formation qui constitue l’essentiel de la planification du système électrique dans notre sous-région est une première. Nous voulons que ce genre de formations se répètent».
Le PEAC est chargé de la coordination de la politique énergétique régionale, de la construction des infrastructures communautaires, de la mise en place des conditions techniques, juridiques, institutionnelles et commerciales pour accroître les investissements et les échanges d’électricité dans la CEEAC.

Philippe BANZ