Le 6 octobre de chaque année, l’humanité célèbre la Journée internationale de sensibilisation à l’infirmité motrice cérébrale (IMC) ou paralysie cérébrale. Ce handicap moteur touchant plus de 17 millions des nourrissons à travers le monde, dont des centaines au Congo, est caractérisé par des troubles du mouvement et des difficultés cognitives ou sensorielles chez le nouveau-né. A l’occasion de cette journée, le centre de référence de prise en charge des enfants infirmes moteurs cérébraux a effectué un plaidoyer à l’endroit des pouvoirs publics pour une meilleure prise en charge.
C’est depuis la grossesse et, le plus souvent, à l’accouchement suite à une mauvaise administration des premiers soins qu’un nourrisson contracte l’infirmité motrice cérébrale. Causée par des lésions irréversibles du cerveau du fœtus ou du nourrisson à la grossesse ou à l’accouchement, voire pendant les deux premières années suivant la naissance, la paralysie cérébrale se manifeste par un handicap lié aux mouvements et aux facultés cognitives, voire sensorielle chez l’enfant.
Méconnue ou ignorée dans la plupart des cas, la paralysie cérébrale du nouveau-né comporte quelques signes annonciateurs, notamment l’immobilité continuelle de l’enfant, les difficultés à voir ou à entendre ses parents. «C’est à partir de trois mois que ces signes sont visibles. La maman constate alors que le cou de l’enfant n’est pas stable, l’enfant fixe continuellement le plafond ou porte son regard vers le bas. L’alerte est déclenchée quand l’enfant présente des problèmes pour s’asseoir correctement ou à exécuter ses premiers pas vers neuf mois», a signifié Thomas Robert Mbemba, chef du Centre de référence de prise en charge des enfants infirmes cérébraux, situé au quartier Plateaux des 15 ans à Brazzaville.
En raison de son caractère sensible et complexe, la prise en charge de la paralysie cérébrale est multidisciplinaire et fait appel à une large expertise composée de kinésithérapeute, neurologue, psychologue, éducateur spécialisé, pédiatre et des spécialistes en psychomoteur.
Au Congo, la prise en charge est assurée par le centre de référence de prise en charge des enfants infirmes moteurs cérébraux qui, en collaboration avec l’association Hambisela Congo, accompagne les familles et lutte contre les mauvaises pratiques de prise en charge, voire toute discrimination dont les enfants sont victimes.
C’est aussi avec la vulgarisation de la méthode Hambissela que le Centre et l’association se sont engagés à appuyer les parents dans la prise en charge de ce handicap chez leur enfant. Il s’agit, selon le cas de leur enfant, d’apprendre aux parents comment le faire asseoir, le nourrir ou l’aider à marcher sans pour autant faire usage du massage. La participation des parents est d’autant plus essentielle qu’ils sont les seuls à passer le plus de temps avec l’enfant.
Parente d’un enfant atteint d’infirmité motrice cérébrale, Blanche Nzombi Lakoni sollicite l’appui de l’Etat dans cette prise en charge, notamment par l’ouverture des centres de prise en charge de ce handicap ou dans l’amélioration des conditions du centre de référence de prise en charge des enfants infirmes moteurs cérébraux.
Véritable problème de santé publique, l’IMC n’a pas de traitement curatif définitif. L’enfant atteint par ce problème doit être assisté tout en faisant des efforts de lui garantir une certaine indépendance au quotidien.
E.M.-O.