Après le deuxième palier de déconfinement décidé par le Gouvernement, le PADEC, projet en charge de l’organisation des concours des plans d’affaires (CPA) initié par le Gouvernement de la République du Congo et le Groupe de la Banque Mondiale, a repris la tournée de sensibilisation dans l’hinterland, en vue de susciter des candidatures à ces concours. Parallèlement à cette sensibilisation, le ministère des PME a organisé la deuxième édition des Assises nationales de l’entreprenariat du Congo (ANEC 2020) les 16 et 17 juillet derniers, sous le patronage du premier ministre, Clément Mouamba.

Booster la création des entreprises et la diversification de l’économie, enjeu majeur du CPA et des ANEC

L’enjeu majeur de ces deux activités est de booster la création des entreprises et la diversification de l’économie. L’organisation des Concours de plans d’affaires est une stratégie adoptée par le Gouvernement pour encourager les créations des PME et diversifier l’économie congolaise. Une aubaine pour les porteurs de projet de lever des fonds, d’obtenir des financements afin de lancer une nouvelle entreprise ou simplement développer une société existante.
Avant de se lancer dans l’aventure de création d’une entreprise, après identification et évaluation d’une opportunité, il est important de faire son bilan personnel. Ce premier travail de préparation du projet est un préalable nécessaire. L’étape suivante, incontournable, est la rédaction d’un business plan, document décisif dans le montage du projet. Celui exige une attention particulière.
Le présent article entend conseiller les porteurs de projet sur la structuration de ce document, en indiquant les grandes étapes de sa construction.
Un business plan cohérent comporte sept chapitres fondamentaux ainsi résumés : le premier chapitre est une fiche signalétique consacrée à la présentation sommaire de la future entreprise. Elle indique son nom, sa forme juridique, son activité, le nom du ou des fondateurs et les adresses géographique, téléphonique et électronique. Il est sous tendu par des sous-chapitres s’inspirant d’un raisonnement logique qui servira d’aide à la décision aux partenaires, aux bailleurs de fonds et aux fournisseurs.
Le deuxième s’intéresse à la future entreprise ou projet. Il fournit succinctement une description du projet et du concept, le secteur d’activité de l’entreprise et la raison du choix de cette activité. Ce chapitre décrit également le produit fabriqué ou le service proposé, la solution innovante pour satisfaire le besoin initialement identifié.
Le troisième porte sur l’expérience professionnelle du ou des fondateurs. Après avoir donné la qualification de chacun et les activités professionnelles déjà exercées en lien avec le projet. Ce chapitre donnera également leurs niveaux d’études et leurs diplômes, tout comme leurs expériences dans le domaine de gestion commerciale et financière.
Le quatrième se base sur la production. Il est ici question de donner les informations sur les compétences de l’entreprise: les différentes embauches prévues et les dates de recrutement, les fonctions et qualifications des premières recrues. Ce chapitre décline également les moyens matériels et le local ou le fonds de commerce, notamment leur coût d’acquisition ou d’utilisation. Les options probables sont les achats, les locations et le crédit-bail. Concernant le local, il convient de présenter les atouts de sa situation géographique. Les accords commerciaux ou industriels qui seront signés avec les partenaires y sont aussi évoqués.
Le cinquième traite de l’évaluation du volume des ventes, en donnant les informations sur le marché ciblé par le projet, la définition et la localisation de la clientèle potentielle. L’estimation des ventes peut être exposée par type de clientèle. Les caractéristiques, voire les noms des concurrents et des fournisseurs, sont autant renseignés.
Le sixième analyse les aspects socio-environnementaux du projet, en évaluant les risques de son installation dans une collectivité et en proposant aussi les mesures d’atténuation. Il décrit, à cet effet, l’organisation à mettre en place par l’entreprise pour garantir la prise en compte effective des exigences environnementales et sociales pendant la mise en œuvre de ses activités.

Le volet financier, pivot d’un business plan solide
Le septième chapitre enfin, relatif au volet financier, porte sur les données chiffrées de l’entreprise au départ. Ce chapitre récapitule les capitaux de l’entreprise, les apports propres à apporter par les fondateurs et éventuellement les prêts bancaires à obtenir. Il calcule les investissements à engager dès le début et fait une projection des revenus et des dépenses des trois premières années de l’entreprise pour évaluer sa rentabilité.
Ce chapitre met un accent particulier sur les tableaux financiers. Il s’agit surtout du bilan de départ, du compte de résultat prévisionnel, du besoin en fonds de roulement, du plan de trésorerie et du plan de financement prévisionnel. Ce dernier volet intéresse beaucoup les banques qui veulent évaluer la capacité de remboursement du prêt et les investisseurs qui attendront un retour sur leur investissement. Il servira de tableau de bord à l’entrepreneur durant les différentes étapes du développement de son projet.
Cet article n’a pas pour ambition d’être une recette toute faite pour monter un business plan. C’est un document encadré en termes de contenu. Son élaboration paraît une tâche complexe, surtout pour ceux qui sont ignorants de certains concepts spécifiques à une étude de faisabilité d’un business. Un ingénieur agronome, par exemple, ne maîtrise pas nécessairement le marketing mix avec ses 4P ou le jargon fonds de roulement. Cette tâche nécessite alors d’être confiée à des professionnels. Le document doit donner une information simple, claire et compréhensible du projet. Au cas contraire, il sera au mieux inutilisable, au pire inutile.

G.A. BAMBI BIDHEL
Spécialiste en gestion des projets
gabambibidhel@gmail.com