Utiliser les nouvelles technologies dans la protection de l’espace faunique: tel est l’objectif fixé par le Département d’Etat Américain, en organisant une compétition mondiale intitulée ‘’Zoohackaton 2021’’. Au Congo, ce programme a été réalisé grâce à l’appui de l’Agence américaine pour le développement internationale (USAID), du 18 au 20 novembre dernier à Brazzaville. Avec comme partenaires l’ONG congolaise Yekolab, spécialisée dans les nouvelles technologies, les ministères de l’Economie forestière ainsi que des Postes et de l’économie numérique, l’Ecole numérique et la Wildlife conservation society (WCS) au Congo.

C’est en septembre de cette année que le Département d’Etat Américain a lancé le Zoohackaton 2021, un concours qui rassemble des étudiants et des codeurs pour développer des solutions technologiques innovantes en vue de contrer le trafic d’espèces sauvages et les défis associés. Entre octobre et novembre, neuf évènements zoohackaton ont eu lieu dans le monde, y compris au Congo.
Pour cette édition, 22 équipes constituées de trois codeurs chacune ont postulé. Huit ont été présélectionnées par le comité technique composé d’experts des ministères partenaires, de l’Agence congolaise de la faune et des aires protégées (ACFAP) de WCS-Congo et de Yekolab.
Trois jours durant, les compétiteurs ont eu des échanges sur les défis liés à la criminalité faunique. Des présentations et coaching des experts en faune et en technologie, des opportunités de réseautage…ont été également développés.
A la fin, trois équipes lauréates, ont été sélectionnées par le jury pour de la pertinence de leurs solutions numériques. En récompense, elles ont reçu des ordinateurs portables et des smartphones. Outre ces prix, la première équipe primée pour son projet ‘’Zooapp’’ bénéficie d’une subvention de 5.000 dollars et d’un accompagnement technique de 3 mois à l’ONG Yekolab.
Justel Pianda, web designer, membre de la première équipe remerciant les organisateurs pour cette initiative a donné le sens de leur invention. «Notre application consiste à lutter contre la criminalité faunique au Congo au profit des générations futures et de la biodiversité. Elle a pour but d’aider les écogardes dans leur métier et est connectée aux lunettes appelées ’’googleglass’’ qui permettent de filmer et d’enregistrer un périmètre donné pour recolter les informations en temps réel. Cette application est aussi connectée aux drones», a-t-elle fait savoir.
Pour le chargé d’affaires à l’ambassade des Etats-unis d’Amérique au Congo, Daniel Travis, ce programme rassemble deux des priorités de l’ambassade des USA à Brazzaville: la préservation de l’environnement et l’accompagnement des jeunes dans les domaines scientifiques et technologiques.
Le représentant des USA a encouragé le Congo dans ses efforts de protection de l’environnement, en s’appuyant sur les décisions de justice prises sur un braconnier et trafiquant d’ivoire récidiviste en 2020, responsable de la mort de centaines d’éléphants depuis 2008.
Assurant de l’appui des USA au Congo dans ce combat, Daniel Travis a félicité toutes les équipes pour avoir fait montre de créativité. «Les projets qui n’ont pas été sélectionnés ne déméritent pas. Tous les projets sont bien élaborés et méritent d’être appréciés à leur juste valeur», a-t-il indiqué.
Dans la même veine, Rosalie Matondo a exhorté les auteurs des projets qui n’ont pas été sélectionnés à ne pas se décourager. «Nous en aurons besoin parce que c’est depuis 1935 que nous avons eu la première aire protégée, donc les outils que vous développez vont faciliter la tâche aux écogardes.»
La ministre de l’Economie forestière s’est dite très impressionnée par l’engagement pris ensemble avec les jeunes pour la lutte contre la criminalité faunique au Congo. «Je voudrais que vos applications puissent servir aussi à être didactiques, à pouvoir montrer à la face du Congo et du monde ce que nous avons comme potentiel», a-t-elle dit, remerciant le Département d’Etat Américain pour son accompagnement dans les efforts entrepris par le Congo dans la lutte contre les braconniers.
Le trafic d’espèces sauvages est un problème mondial et l’une des formes les plus lucratives de la criminalité transnationale organisée.
Ce phénomène menace la sécurité mondiale, la prospérité économique et contribue à l’extinction des espèces et propage des maladies.

Esperancia
MBOSSA-OKANDZE