Le pays commence à donner des signes de sortie de sa léthargie. Les guerres de clan, les guerres de tranchées se remettent en place, le redressement des égos, les sorties de crise, les repositionnements autour du chef se font plus nets. Et même s’il ne s’annonce pas lui-même avec plus d’affirmation, celui-ci accueille avec délectation l’affirmation de membres influents de son parti selon laquelle il serait le «candidat naturel » à l’élection présidentielle proche de 2026.
Cette date sonne le réveil chez tous désormais. Même à l’opposition où l’on semble reprendre goût aux joutes et à l’invective avec des partis politiques à l’agonie. On y veut du saignant. Le PCT donne l’impression, lui aussi, d’avoir attendu le premier swing en pleine figure pour répliquer et se trouver une raison à la campagne qui ne dit pas son nom. En tout cas, il semble bien que les mots de deux opposants, Kignoumbi Kia Mboungou et Dave Mafoula, l’aient piqué au vif.
On joue du coude pour défendre un PCT qui, de sa position hégémonique, voudrait en plus convaincre de son efficacité et de son innocence partout dans les déficiences du pays. Les problèmes énervants de délestages de courant, de manque d’eau ; l’insalubrité dans les deux plus grandes villes du pays ; la pénurie de carburants : «c’est la faute aux infiltrés dans les rangs du PCT», a risqué un militant de la deuxième heure pour expliquer ou justifier les choses. Je ne sais pas si ces infiltrés ont touché aussi les plateaux techniques de nos hôpitaux, des mouroirs réputés.
Heureusement, il n’est pas allé jusqu’à dire que la disparition des fonds publics des caisses de l’Etat, le recadrage des revues du FMI, le manque d’emploi ou les mauvais recrutements dans la Fonction publique qui privilégient les amis et les parents ; la mauvaise image du pays à l’étranger ; la mauvaise gestion et la corruption sont aussi le fait de mauvais militants ! La jeunesse qui vient de voir filer à sa barbe une année 2024 qui lui était dédiée, en principe. Et nous avons corrélativement une criminalité juvénile en hausse dans nos rues.
Heureusement, tout se réveille. Y compris la bourse des idées chez les intellectuels un peu tétanisés par de longues années de négligence. Nous sommes en queue de peloton dans tous les registres, même dans ceux où nous étions bien placés comme l’alphabétisation. Nous devons nous préparer, d’ici à mars 2026, à écouter des bilans, à les subir ou à douter de leur fiabilité.

Albert S. MIANZOUKOUTA