Le footballeur italien Paolo Rossi est mort jeudi 10 décembre dernier à l’âge de 64 ans, d’une maladie incurable dont il souffrait. Il avait été le héros de la Coupe du monde 1982 en Espagne. Un Mondial qu’il n’aurait pas dû jouer. Il y avait inscrit 6 buts et permis le succès de la sélection de son pays. En 1982, personne n’avait vu venir Paolo Rossi. Il n’était qu’un rappelé de dernière heure du sélectionneur national de la Squadra Azzurra (le nom de la sélection d’Italie), en l’occurrence Enzo Bearzot (le vieux comme nous aimions à l’appeler). Ce dernier l’avait convoqué contre toute logique, malgré le scepticisme de la presse et des ‘’Tifosi’’ (supporters). Et pour cause, Rossi sortait à peine d’une longue, ennuyeuse et controversée suspension de trois ans, prononcée en mars 1980 dans le ‘’Totonero’’, une affaire de scandale de matches de football truqués et de paris illégaux en Italie.
Paolo avait saisi la perche qui lui était tendue, tout en clamant son innocence. Et il était rentré au sein de l’équipe nationale à l’orée de la Coupe du monde. A la fin, il fit pleurer de joie des millions d’Italiens, y compris les auteurs des sarcasmes et autres critiques désobligeantes à l’endroit de celui qui l’avait sélectionné et emmené en Espagne.
Paolo Rossi fut en effet irrésistible. Il explosa avec un triplé lors d’un mythique Italie-Brésil (3-2) qui élimina la ‘’Seleçao’’ (pour bon nombre, fit perdre son intérêt au Mondial avec cette élimination!) et envoya les ‘’Azzurri’’ en demi-finale. Face à la Pologne, il s’offrit un doublé et une place en finale. Lors de cet ultime match contre la RFA d’alors, il marqua le premier des trois buts italiens (3-1). Six buts en trois matches ! Extraordinaire !
L’Italie remporta sa troisième Coupe du monde, et Rossi, en ogre du football, rafla tout: Soulier d’or (Meilleur buteur) et meilleur joueur du tournoi. Et le Ballon d’Or de France Football en fin d’année vint couronner cette année exceptionnelle.
Paolo Rossi aurait dû faire sienne l’historique phrase attribuée à Jules César, l’empereur romain: ‘’Veni, vidi, vici (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu) !
On retient aussi de sa carrière, son redoutable trio avec Michel Platini (France) et Boniek (Pologne) sous les couleurs de la Juventus de Turin en la saison 1983-84. Une saison synonyme d’apogée pour Rossi : Série A, Coupe d’Italie, Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes et Supercoupe d’Europe. En 1985, la Juve remporte la Coupe d’Europe des clubs champions (l’ancêtre de l’actuelle Ligue des champions) lors de l’effroyable finale du Heysel avec ses 39 morts, qui sera le dernier match de Paolo Rossi avec le prestigieux club italien.
En 1987, à 31 ans, Paolo Rossi décide de tourner la page, après près de 400 matches de championnat, 154 buts et 48 sélections (20 buts).
On le voit, Paolo Rossi était un ouragan. Aussi, comme Diego Maradona parti avant lui, n’oubliera-t-on jamais cet autre dieu des stades. Il sera immortalisé pour les générations futures.

Jean ZENGABIO